Crédit:

Ce que j'aurais aimé que l'on me dise...

Ma fille,

Si tu lis ces quelques mots, c’est que tu es déjà bien loin. Dans un avion, quelque part dans ce ciel nuageux. Je te sais trop curieuse pour avoir attendu que l’avion décolle. Tu as donc déjà dû ouvrir ma lettre.

Te voici bachelière, si jeune, si prometteuse. Je ne pense pas te l’avoir dit mais tu me rends tellement fière, tellement heureuse.

Tu es désormais une femme, tu t’en vas construire ton avenir mais avant que tu n’atterrisses, maman a quelques mots à te dire.

Les rêves changent de formes, ils évoluent…

Je sais que tu pars avec des rêves plein la tête. La dernière fois qu’on a parlé, tu m’as dit que tu serais « Journaliste – reporter de guerre ». Mais quelle idée ! J’ai souris.

Tu sais bébé, la vie nous réserve tellement de surprises. Entre ce que l’on veut et ce qui arrive, il y a tellement de choses qui se passent. Ne t’en veux pas si ton rêve prend une autre forme, si il s’adapte, s’améliore et devient plus réaliste. Ainsi va la vie.

Mais bats-toi tant que tu ne crois pas être là où tu devrais être. Pour caresser ton rêve du bout des doigts, il faudra quelques sacrifices.

La vie est difficile…

Je pense te l’avoir assez dit mais je vais me répéter : La vie n’est pas facile. Ce n’est d’ailleurs pas le qualificatif qui lui sied le mieux. La vie est un constant combat. Je sais que tu pleures quand tu as peur, quand tu as faim ou même quand tu es fatiguée. Je sais.

Mais après avoir pleuré – parce que, oui ; tu pleureras – relève-toi et avance.

Avance ! Ne reste jamais sur place à te lamenter. Ça ne sert à rien. Cette vie a commencé sans toi et elle se terminera sans toi. Sache donc que c’est à toi de te battre, de lutter et d’avancer. Personne ne le fera pour toi. Même pas moi.

Crédit photo Darius Sankowski via Pixabay

Ne regarde pas en arrière…

Je sais bébé que parfois tu broieras du noir. Tu te souviendras de cette époque où tout était facile pour toi. Où ton père et moi-même remuions ciel et terre pour te voir sourire. Je sais que tu maudiras le destin et que tu voudras revenir en arrière.

Mais, pour quoi faire ?

La machine est désormais lancée. Tu vas devoir t’accrocher. Rien ne sera plus jamais pareil et tu devras faire avec les moyens de bord. Ne regarde plus derrière toi. Le passé est passé. Il faut dès à présent te concentrer sur ton futur.

Aies confiance en toi…

Bébé, si tu en es là, c’est parce que tu le mérites. Oui ! Tu as été l’artisan de ton succès, tu as travaillé dur et tu es désormais là où tu dois être à cet instant précis de ta vie. Que personne ne te trompe : tu es là grâce à toi, tu as bataillé, tu es venu, tu as vu et tu as vaincu. Aies confiance en toi. En tes compétences, tes aptitudes et en la personne exceptionnelle que tu es. Pour le reste, le temps se chargera de t’équiper.

Oui, tu feras des erreurs. J’en ai fait ! Oui, tu feras des bêtises ! J’en ai fait aussi. Mais qu’importe ! N’oublie jamais que tu as en toi la force d’être une personne meilleure. Assume, apprends et continue ta route.

Je t’en prie. Je sais ce que tu vaux et tu devrais aussi le savoir alors ne laisse personne te dire que tu n’as ni la force, ni le mérite, ni les compétences d’être là où tu es. PERSONNE.

Travaille…

Tu sais bébé, tu vas devoir mériter chaque centime que tu reçois. Tant pour moi qui t’enverrais le fruit de mon travail que pour toi même qui devras mettre toutes les chances de ton côté, pour demain. Il n’y a aucune gloire à avoir ce que tu ne mérites pas.

Tu veux quelque chose ? Travaille pour l’avoir.

Je ne veux pas que tu deviennes une « mendiante VIP », qui reçoit des cadeaux et se vante d’avoir une meilleure vie. Non ! Transpire ! Réfléchis ! Crée !

Tu sauras alors quelle est la valeur de chaque pièce et tu seras heureuse de savoir que tu as donné de ton temps et de ton intelligence pour pouvoir manger à ta faim.

Tu es une femme…

Tu as certainement souris en lisant. Oui ma chérie, tu es désormais une femme. Et je ne parle absolument pas de ton âge.

Dans ce monde dans lequel nous vivons, parce que tu es née femme ; on s’attendra à ce que tu suives le « cheminement » qu’ils ont crée à dessein pour toi.

Passés les 25 ans, on te demandera à tout bout de champ :

« À quand le mariage » ? « Et les enfants » ?

Et tu sais quoi ? Je serai peut-être de ceux qui te mettront la pression pour que tu fondes une famille à ton tour.

Mais j’aimerai te dire ma chérie, avant de construire une vie à deux, il faudra absolument construire ta vie à toi seule. Oui ! Comment penses-tu pouvoir rendre heureux quelqu’un d’autre si tu ne l’es pas toi même ? Comment ?

Si tu n’as pas réalisé tes rêves et que tu te retrouves prématurément mère au foyer, tu reprocheras à ton homme d’être la cause de tes échecs. Tu lui en voudras au lieu de t’en vouloir à toi-même et tu seras de celles qui disent « Les hommes sont tous pareils ». Les pauvres ! Ils sont indexés même lorsque la faute vient de nous.

Alors quoi que tu veuilles faire, rassures-toi que tu le fais avant tout pour toi et conformément à ce qui te rendra heureuse.

Et en parlant d’hommes…

Ma chère fille, aucun homme n’a la clé de ton bonheur. Ils ont eux aussi leurs défis et leurs rêves. Ce sont eux aussi des êtres humains et donc imparfaits de nature.

Ne sois pas de celles qui comptent sur un homme pour sourire. Eux aussi recherchent quelqu’un sur qui s’appuyer, quelqu’un qui saura les consoler et les encourager.

Bébé, ton homme devra être ton partenaire de vie. La première personne à qui tu penseras lorsque tu auras commis un crime Sauf si c’est lui que tu tues, là, appelle-moi!

Ne pense pas seulement à ce qu’il pourra t’apporter… je te l’ai dit plus haut. Pense aussi à ce que tu devras lui donner : ton amour, ton amitié, ta force, tes sourires et tes encouragements.

N’attends rien de lui que tu ne pourrais lui donner.

Je me répète : aucun homme n’a la clé de ton bonheur.

Crédit photo via Pixabay

Je pense t’avoir dit l’essentiel. Je sais que tu as souri en lisant ces mots et peut-être que j’ai provoqué quelques sanglots.

Tu t’en vas pour construire ton avenir. N’oublie pas que c’est cela l’objectif.

Pense souvent à moi et écris-moi quand tu pourras. Je reste attentive, prête à te tendre les bras.

Il y aura des jours où je serais aux abonnés absents, où tu devras dormir le ventre creux, où tu me reprocheras de t’avoir abandonnée, où tu m’en voudras… il y aura des jours comme ça où je m’effacerai. Le temps que tu grandisses, que tu te remotives et que tu apprennes que la seule personne sur laquelle tu peux entièrement compter… c’est toi même.

Bon voyage ma puce. Je t’aime.

Maman.

 

 

Ce billet s’inscrit en marge de la série d’articles de THE BLOG CONTEST, le challenge des blogueurs qui écrivent selon vos humeurs. Le thème de ce mois est « Ce que j’aurais aimé que l’on me dise » et les challengers officiels l’on décortiqué, chacun à sa manière… mais avec le style.

Alain 

Laetitia

Elijah

Jay Dee

Fafa

Fedna

 

 

Étiquettes
Partagez

Auteur·e

samanthatracy

Commentaires

Grace Bailhache
Répondre

Merveilleuse idée que ce challenge et tu l'as magistralement illustré avec tendresse, humour et réalisme. Good job samantha ! Je jetterais un oeil aux autres textes ASAP !