Samantha Tracy

Ramadan au Sénégal : le kit de survie du non-jeûneur

Nous y voilà. Le mois béni du ramadan est là. Au Sénégal, où 98% de la population est musulmane ; le pays entier entre dans une chorégraphie savamment orchestrée durant laquelle les horaires de travail, le rythme quotidien, les obligations familiales, les soirées et autres sorties seront conditionnés par le lever et le coucher du soleil.

Autant vous dire que si vous ne jeûnez pas, ça va être assez compliqué. Alors pour vous accompagner durant ce mois, voici le « kit de survie du non-jeûneur» pour comprendre et bien vivre ce mois au Sénégal et notamment à Dakar.

Le Ramadan à Dakar…

Je me souviens de mon premier ramadan au pays de la Teranga. Je venais d’arriver du Congo où la majorité de la population est chrétienne, je n’étais donc absolument pas préparée.

Pour la petite histoire, après une folle journée, j’ai pris un bus pour rentrer. Il faisait chaud et j’étais affamée. C’est donc tout naturellement que j’ai sorti un hamburger de mon sac et que je l’ai mangé. Dans le bus. Jamais je n’avais vu autant de regards « assassins ». #MeaCulpa

Mais avant que je ne me lance dans le vif du sujet, savez-vous ce qu’est le ramadan ?

  • Le ramadan est le mois saint durant lequel les musulmans du monde entier – à compter d’un certain âge – s’abstiennent (notamment de manger, de boire, de fumer, d’avoir des relations sexuelles,…) du lever au coucher du soleil.
  • C’est le seul mois dont le nom figure dans le saint Coran
  • Le ramadan est un des cinq piliers de l’Islam
  • Ce mois est placé sous le signe de la charité
  • Durant ce mois est célébré « La nuit du destin ». C’est la nuit considérée comme la nuit la plus sainte de l’année et elle commémore la nuit durant laquelle le Saint Coran aurait été révélé au prophète Mahomet (PSL).

Au Sénégal, comme dans de nombreux pays à majorité musulmane, le mois de ramadan est spécial. Aussi, de nombreuses mesures sont prises en compte dans le fonctionnement quotidien, afin de permettre au plus grand nombre de passer ce moment dans les meilleures conditions.

Que ce soit dans les entreprises, les établissements d’enseignement, les commerces…Tout le monde passe à « l’heure ramadan ».

  • Heures de travail réduites : Beaucoup de sociétés permettent à leurs employés de rentrer plus tôt, en supprimant la pause de midi par exemple. Ainsi, en faisant une journée continue, elles permettent à leurs employés de rentrer une ou deux heures plus tôt.
  • Heures de cours revues : Dans de nombreux établissements supérieurs, les cours habituels du soir sont avancés. Ainsi, l’horaire habituel de 18h à 21h passe très souvent de 17h à 19h. Et beaucoup d’établissements offrent le nécessaire pour la coupure du jeûne.
  • Les soirées / activités en « sommeil » : Lors du mois béni de ramadan, le « Dakar by Night » est endormi lui aussi. Hormis de très rares soirées, la plupart des promoteurs de la nuit se mettent en sommeil.

Le « Ndogou », la coupure du jeûne à la sénégalaise

Le terme « Ndogou » est un mot wolof qui veut dire « Couper » et qui fait référence pendant le ramadan, à la coupure du jeûne au crépuscule.

Il se compose généralement d’un breuvage sucré (et chaud de préférence) et de fruits. Très souvent, de dattes. Dans la version plus « copieuse », il vous rappellera un brunch assez tardif : viennoiseries, jus de fruits, saucisson de bœuf, omelettes, yaourt,…

Il précède le dîner qui, lui ; se prendra un peu plus tard.

Crédit photo : Pixabay

A Dakar, le Ndogou est un moment privilégié, qu’on soit musulman ou pas. Lorsque l’heure sonne, où que vous soyez ; vous assisterez à un moment de solidarité très touchant. Dans le bus par exemple, il y aura toujours quelqu’un qui fera circuler un sachet rempli de dattes sucrées et même quand vous direz « Je n’ai pas jeûné, moi », on vous encouragera tout de même à piocher une datte et à faire circuler à votre tour.

De plus, de nombreuses initiatives allant dans le sens d’offrir un « Ndogou » à tout le monde se mettent rapidement en place. Vous verrez donc dans les quartiers, des groupes de jeunes entrain de chauffer de grandes marmites de café qu’ils offriront aux passants et aux chauffeurs coincés dans les embouteillages  et encore loin de chez eux pour « couper » le jeûne.

Certaines associations à l’image de « la marmite du cœur » s’emploient chaque année à offrir des « ndougou » aux personnes démunies ou tout simplement à créer une ambiance chaleureuse dans les rues, pour qui voudrait un peu de café, un bout de pain et quelques dattes.

Offrir le « ndogou » lors de la période du ramadan est un symbole fort pour chaque musulman. Et s’il est vrai que je me plains parfois de la teranga qui a déserté les rues de Dakar, je peux dire sans me tromper qu’avec le ramadan, le mot hospitalité n’a jamais autant été valorisé au Sénégal.

D’ailleurs, que vous jeûniez ou non ; vous aurez certainement de nombreuses invitations à aller prendre le ndogou avec des familles sénégalaises qui n’hésitent pas à ouvrir leurs portes à qui veut bien venir.

Un moment privilégié de fraternité et de partage durant lequel l’esprit et le corps sortent forcément rassasiés.

Vous ne jeûnez pas ? Pas de panique !

Je l’ai dit au début de ce billet. Le Sénégal est un pays à 95% musulman. Ce qui fait que la grande partie de la population est impliquée dans le jeûne et connaît donc les réalités qui vont avec. Si vous ne jeûnez pas et que c’est la première fois que vous passez le mois de ramadan au Sénégal, prenez des notes !

  • S’approvisionnez en PAIN : Avant le lever du soleil, les familles prennent le 1er repas de leur journée. Ils ne prendront le prochain qu’au crépuscule. Aussi, les boulangeries / boutiques de quartier sont ouvertes dès 4 heures pour permettre aux mères d’acheter du pain. Autant vous dire que si vous arrivez à 9 heures pour prendre du pain – surtout chez le boutiquier du coin – il y a de très fortes chances que vous ne trouviez rien.  La solution ? Il y a généralement une « livraison » de pain juste avant l’heure du Ndogou. Pensez à prendre du pain pour le lendemain !
  • Les longues queues au Supermarché : A l’heure du Ndogou, c’est la ruée vers les supermarchés/ boulangeries. Vous trouverez des queues interminables dès 16h30. Si vous le pouvez, essayez de faire vos courses bien avant cette heure. Vous gagnerez beaucoup de temps !
  • Manger en public : Là, c’est le nerf de la guerre. En règle générale, si vous prenez le bus en plein mois de ramadan et que vous décidiez de manger dans le bus, vous serez très très mal vu. Oui ! Confère mon expérience racontée plus haut. Si il est vrai que peu de personnes auront le réflexe de vous dire clairement que vous dérangez, les regards peu avenants se chargeront de le faire. Donc, si vous arrivez gérer la pression des regards des gens, bonne chance hein!
  • Tenir compte des « heures du ramadan » : Si vous souhaitez organiser une activité lors du mois de ramadan et que vous souhaitez obtenir le plus de participants possible, programmez-là après 20h ou alors, prévoyez un Ndogou/dîner pour les personnes présentes sur place.
  • Les embouteillages : Je ne pense pas avoir besoin de le préciser…mais faisons-le tout de même. Durant le mois de ramadan, les horaires changent et donc, tout le monde se retrouve dehors quasiment en même temps. Imaginez ce que ça peut créer comme embouteillages ! Un seul conseil à ce sujet : Soyez patients.

Voilà ! Vous savez désormais ce qu’est le Ramadan, ce que ça implique et surtout comment vous devriez faire pour ne pas être dépassés par l’événement.

Même si il est vrai que lors du mois béni de ramadan, les sourires se font rares sur les visages, les mines sont froncées et les gens semblent être à fleur de peau ; j’aime beaucoup lorsqu’enfin sonne l’heure du « Ndogou ». Moment sacré où un inconnu t’offrira une bouteille d’eau, où l’on te donnera une datte avec insistance, où l’on te conviera à venir manger et où le partage prend son vrai sens dans le cœur des gens.

Crédit photo kabirraihan via Pixabay

Li moy Sunugal. C’est ça le Sénégal. Et en attendant que vienne la fête de Korité, que les habits de fêtes sortent et que l’on s’asseye autour d’un même plat ; j’aimerais souhaiter un excellent mois de ramadan au côté musulman de ma vie : lecteurs, amis, familles, connaissances…

Pour chacun d’entre vous, que Allah Le Miséricordieux agrée vos prières et vous permettent d’expérimenter toute la force de son amour.

Ramadan moubarak.


D’Alger à Dakar, une vue de ma fenêtre…

Cet article s’inscrit dans une collaboration avec les blogueurs Krimo (en Algérie)  et Rima (au Liban) sur le thème : « Vu de ma fenêtre ».
Nous avons opté pour un échange de correspondance. Cliquez sur les liens insérés dans ce billet  pour suivre l’aventure d’une ville à une autre.


Il était à sa fenêtre…Que voyait-il chaque matin au réveil ? Imaginait-il des histoires qui allaient de pair avec chaque passant ? Ou faisait t-il tomber un roman  à chaque fois qu’il voulait un peu de compagnie ?
Je n’en sais rien. 

J’ai rencontré cet homme par le plus grand des hasards. Du haut de sa fenêtre, il avait fait tomber un roman et j’ai dû le lui rapporter.

Faites-moi monter mon livre, je suis handicapé ! avait-il crié.

Je suis donc montée et je l’ai rencontré. J’ai laissé entre les pages de son roman ma carte de visite sur laquelle j’avais écrit à l’arrière  « A défaut de me parler du livre ; un de ces quatre, racontez moi ce que vous voyez de votre fenêtre ».

Cinq mois se sont écoulés depuis mon retour de ces vacances à Alger. J’ai rejoint mon Dakar, ses rues et ses bruits. Je connais l’adresse de l’inconnu et j’y pense de plus en plus…Pourquoi ne lui écrirais-je pas ?

A défaut de savoir ce qu’il voit de sa fenêtre, peut-être pourrait-il savoir ce que je vois de la mienne…

A l’inconnu d’Alger

 

Bonjour.

J’ai attendu cinq mois avant de vous écrire ces quelques mots. J’espérais que vous pourriez m’écrire. J’en ai parlé à mon homme, à mes amis et à ma famille. Ils connaissent tous l’homme que je pense que vous êtes et ils attendent aussi impatiemment que moi, que vous me racontiez Alger vu de votre fenêtre.
Mais rien. L’avez-vous quittée cette fenêtre ? Allez-vous bien ?

Ce matin, j’ai eu une pensée pour vous. Et je me suis dit qu’à défaut de lire les mots de l’inconnu d’Alger, je lui parlerai de Dakar, ici au pays de la Teranga.

Vue de ma fenêtre ce matin : Dakar se réveille tout doucement. L’air est encore frais en ce mois de mars, mais la chaleur habituelle ne va pas tarder à venir. Au loin, j’entends le Muezzin qui appelle les croyants à la prière et tout à l’heure une cloche résonnera pour appeler d’autres croyants à la prière.

C’est ça la beauté du Sénégal. Ces matins où le Amen fait si bien écho au Amine, où chrétiens et musulmans se retrouvent dans les rues et que le Salam Aleykoum n’a finalement plus d’appartenance.

Vu de ma fenêtre, je vois une capitale ouverte au monde qui accueille chez elle tellement de cultures et d’habitudes. Je vois une capitale qui est devenue un carrefour de diverses nationalités. Ici dans les rues, le Wolof local se mêle facilement à l’anglais, au français avec des accents variés et chantants. Tu aimerais certainement entendre toute cette musicalité dans les rues.

Bienvenue au pays de la Teranga.

 

Dakar, Dakar, Dakar… Cette ville m’a conquise. J’y vis depuis douze ans maintenant et, même si je reste très attachée à mon Congo natal, je ne saurais choisir entre Pointe-Noire et Dakar, entre le Congo et le Sénégal. Ces deux pays sont liés dans mon cœur et dans mon sang, mais ceci est une autre histoire…

Monument de la renaissance africaine – Dakar / Crédit photo : MariamS

 

A Dakar, dès le matin les rues s’animent. Devant chez moi, quelques femmes s’activent à laver le linge dans de grandes bassines, des enfants avancent en tenue d’école bleue et les cars rapides passent à vive allure.

Oui ! Les « cars rapides », marque de fabrique de la capitale, petits bus très colorés et trop rapides. De vrais dangers ambulants mais qui laissent leur empreinte sur la capitale sénégalaise. Tu aimerais les voir passer tels de petits jouets depuis le quatrième étage d’où je t’écris.

Vue de ma fenêtre, Dakar est active, elle est jeune, elle est rêveuse et tentante. Des ouvriers aux petites bonnes en passant par les étudiants et les cadres, Dakar ne dort plus. Dakar bouge. Chacun va à la recherche de son pain quotidien et guette les opportunités. Ici, comme partout ailleurs ; il faut être attentif et impliqué, il faut se construire pour avancer. Fii Moy Sunugal ! Ici c’est le Sénégal.

Quartier populaire de Dakar / Crédit photo : Medsile

Cela dit, ne croit pas que tout soit rose vu de ma fenêtre. Tous les jours je regarde avec un sentiment de compassion mêlé à de la colère, les enfants qui déambulent dans les rues à la recherche de l’aumône. Ils sont pieds nus, vêtements déchirés et livrés à eux-mêmes. Eux, ce sont les « Talibés ». Certains d’entre eux ont à peine trois ans et déjà, ils doivent se débrouiller seuls pour récolter quelques pièces. Tu les verras au coin des rues, aux feux de la circulation, mains tendues…On dirait que le ciel en a fait des anges déchus.

Vu de ma fenêtre, il y a quelques uns qui ont abandonné leurs rêves, à force de courir derrière une aide qui ne vient pas toujours. Il y a aussi quelques femmes qui n’osent pas crier les abus dont elles sont victimes et qui marchent la tête baissée et moi ; depuis ma fenêtre, je ne peux que les regarder.

Le Dakar que je vois depuis chez moi est attachant. Avec ses forces et ses faiblesses. Ici quand ton regard croise celui d’un passant, il te dira « Nanga Deff », bonjour. Parce qu’ici, bien plus qu’ailleurs ; on s’attache à des valeurs qui veulent que l’étranger se sente ici comme chez lui. C’est cela l’héritage que les ancêtres ont laissé aux habitants de cette ville : La Téranga, l’hospitalité à la sénégalaise.

 Tu aimerais.

A défaut de te balader dans les rues toujours animées de nos quartiers populaires, tu aimeras découvrir les histoires qui font ce pays. Des histoires diverses, colorées, riches et captivantes qui me font toujours dire que ce pays est un piège.

Oui, le Sénégal est un piège. Si tu y viens, tu auras du mal à t’en aller.

Cher inconnu d’Alger, j’espère que tu es encore face à ta fenêtre et que tu te racontes des histoires en voyant des inconnus défiler du matin au soir. J’espère que tu recevras cette lettre de moi… Africaine, congolaise de sang et désormais sénégalaise de cœur.

Et que tu me raconteras à ton tour ce que tu vois chez toi là-bas en Algérie. Est-ce si différent de ce que je vois ici ?

Après tout, nous sommes d’un même continent et je sais qu’en ce moment, le même soleil que je vois ici brille également chez toi.

 

Amicalement,

Samantha


Monsieur Songué Diouf, j’ai quelque chose à vous dire au nom de mes jupes courtes…

Le 09 mars dernier, l’émission sénégalaise Jakarloo était dédiée à la femme, un hommage en continuité de la journée internationale des droits de la femme. Alors que cette émission devait magnifier la femme, un des intervenants a créé la polémique. Pour le professeur Songué Diouf – professeur en Philosophie et dont les prises de position ont été plusieurs fois plébiscitées par les téléspectateurs –, les femmes sont à l’origine des cas de viol. Les violées seraient responsables de s’être faites violer, elles seraient à l’origine du viol subi et l’homme n’y serait pour rien, le violeur n’est pas responsable.

« Sur ce sujet, je me dois de couper la poire en deux, car, lorsque vous portez plainte contre nous (les hommes), nous aussi, on doit porter plainte contre vous à notre tour, car vous faites tout pour que nous vous violons »

« Le pauvre (parlant ici du violeur) va prendre 10 ans et celle qui a tout fait pour être violée et qui a violé toutes les normes morales et religieuses, elle, continue à errer »

Monsieur Songué Diouf estime que la femme habillée d’une manière indécente (encore faudrait-il être d’accord avec ce qu’il estime être indécent) exerce elle aussi une « violence » vis-à-vis du violeur. Et qu’en fin de compte, selon Monsieur Songué Diouf, le violeur ne serait qu’une pauvre victime. Une victime de celle qu’il a lui même violé parce que ayant été piégé, attiré par…celle là même qu’il a violé.

https://www.youtube.com/watch?v=MnRT8pEA8oo&t=4s
Voilà donc les faits.

Pour résumer, nous sommes en 2018 et un intellectuel, professionnel émérite dans son domaine, enseignant et intellectuel reconnu dans son milieu…Cet intellectuel, donc, pense qu’une femme qui a mis une jupe courte ou un quelconque vêtement mettant en valeur ses formes… est responsable si jamais un pauvre homme cède à la tentation et la viole. La bonne blague !

Je ne voulais pas réagir à ces paroles que le monsieur dit assumer (pour ne pas lui donner une importance qu’il ne mérite absolument pas ) mais la tentation était trop forte, au nom de MES jupes courtes. Parce que oui, je mets des jupes courtes. Et à en croire ce Monsieur, si jamais je me fais violer… ce sera parce que un pauvre homme, incapable de se contrôler; aura été tenté par la diablesse que je suis.

Viols provoqués ?

Selon les statistiques de l’Association des femmes juristes du Sénégal, rien qu’en 2016, le Sénégal aurait enregistré 3600 cas de viols. Entre janvier et juin, il y aurait eu près de 1776 viols dont 516 cas d’inceste. Selon les mêmes sources, l’âge des victimes les plus touchées varie entre 3 et 19 ans.

En 2016, dans les toilettes d’une mosquée ; deux adultes se relaient sur une mineure qu’ils violent. On continue ?
Dans la soirée du 16 au 17 mai 2017, un bébé de 18 mois se fait violer à Thiès.

Allons encore plus loin, il y a moins d’un mois, le 24 février dernier ; la petite M.D était portée disparue après être partie à la boutique du coin. Son corps a été retrouvé le lendemain, dans un sachet en plastique. L’autopsie aurait confirmé un viol suivi de meurtre. Elle avait 8 ans. 8 ans.

Je pourrais continuer ainsi pendant longtemps et vous pourrez constater que les chiffres parlent d’eux même.

S’il faut s’en tenir à la théorie de ce monsieur, les personnes qui sont violées sont responsables du viol parce qu’elles sont « mal » habillées, à son sens. Elles sont donc, pour lui, la cause du viol, et celle-ci n’est pas à chercher du côté de l’agresseur qui ne contrôle pas ses pulsions sexuelles et voit en elles des objets pour assouvir ses désirs sexuels. Pourtant, allez sur Google, associez les mots « viol » et « Sénégal » et vous verrez que les premières victimes de ces agissements honteux, de cette violence inacceptable, ce sont avant tout des enfants.

Avant d’aller plus loin, rappelons ce qu’est un viol.

Un viol est un acte par lequel une personne force une autre personne à avoir des relations sexuelles avec elle, par violence, contrainte, menace ou surprise. 

Et posons-nous enfin les bonnes questions.

Dans un cas de viol : Qui donc est violent? Qui est actif et qui subit l’acte?  Qui est libre de dire « oui » ou « non » ou « stop » ? Qui déshumanise l’autre en le prenant comme un objet ? Qui a une emprise sur l’autre ? Qui est la victime ? Qui est l’agresseur ?

Dès l’instant où il n’y a pas de consentement mutuel, et donc aucun respect de l’avis de l’autre et de sa liberté de dire « NON », il y a VIOL. Il y a donc un agresseur et une victime.

Au nom de ma jupe courte…


La tenue vestimentaire d’une femme n’est en AUCUN CAS une raison qui justifierait un viol. Sauf erreur de ma part, le Sénégal est un pays LAÏQUE où les femmes n’ont pas l’obligation de se soumettre à certaines règles vestimentaires. Quand bien même une femme marcherait NUE dans la rue, ce serait la responsabilité des forces de l’ordre de l’interpeller et non pas d’un pseudo-justicier qui punirait à coups de reins, une femme non-consentante. 

Au Sénégal, les hommes font ce qu’ils veulent, s’habillent comme ils veulent et pourtant non, les femmes ne se jettent pas sur le premier jeune homme en short court pour le violer en bande. N’avons-nous pas des désirs ? C’est ce qu’on vous a dit ? Le désir est autant féminin que masculin. 
Ne justifiez pas l’injustifiable.
Un homme incapable de se retenir devant une paire de fesses est un malade doublé d’un pervers et non, ce n’est ni la faute de la femme aux formes généreuses, ni celle de sa jupe courte.
Il n’y a pas à « couper la poire en deux ». Un viol est un viol. Et le violeur est le seul coupable. Il porte l’entière responsabilité d’avoir introduit son sexe dans l’intimité d’une femme.
Qu’elle soit professionnelle du sexe. Qu’elle se balade en ras-de-fesses. Qu’elle soit nue.

Point final. Débat clos.

Les arguments qui sont apportés ne sont que la preuve du manque de retenue de certains hommes qui cacheraient en eux aussi de potentiels violeurs. De quoi se défendent-ils si ce n’est du fait d’être eux-mêmes incapables de se maîtriser ?

Alors non, je ne m’excuserai pas si des hommes, des adultes, des pères de famille, des intellectuels et des hauts responsables sont incapables de retenir leurs pantalons bien remontés à la vue de quelques attributs féminins. Ce qui différencie l’homme de l’animal, c’est sûrement la capacité à gérer sa libido. Alors, les hommes seraient-ils des animaux? Des bêtes sauvages? Qui sautent sur tout ce qui leur fait envie sans demander notre avis? Sommes nous dans une jungle où là aussi, la loi du plus fort est la meilleure?

Je n’ai pas, en tant que femme, à m’excuser de votre faiblesse et de la perversité qui l’accompagne.

Comme l’a si bien dit Françoise Héritier, il faut : « repenser la question du rapport entre les sexes, s’attaquer à ce statut de domination masculine et anéantir l’idée d’un désir masculin irrépressible ».

Cela arrange bien des hommes de faire croire que leur désir est « irrépressible ». Mais aucun désir n’est irrépressible, c’est un mythe bien ancré dans les sociétés qui veut que l’homme soit incapable de se retenir. Et ils finissent par y croire eux-mêmes, la preuve !

Ce qui est vrai, c’est que derrière toutes ces considérations, il n’y a qu’une seule question : celle du rapport entre les sexes et donc celle de la domination du masculin sur le féminin, et cela existe depuis des centaines d’années malheureusement.

En 2018 il serait tant que cela change, et cela ne changera que par la voix des femmes, parceque c’est la responsabilité des femmes de dire « stop ». Nous devons oser dire « NON » à l’unisson pour que les mentalités changent enfin.

 

Et les femmes dans tout ça…Parlons-en!

Sur les réseaux sociaux, c’est LE sujet du moment. Autant, je suis ébahie de voir des hommes soutenir mordicus le point de vue de ce professeur, en cachant avec des airs de sainteté leurs propres faiblesses, autant, je suis dégoûtée de voir que des femmes se permettent de défendre le même avis. C’est bien triste. Aucune raison n’est valable pour justifier un viol. AUCUNE.

D’ailleurs pour information, le 9 mars, alors que le Professeur Songué s’exprimait avec un air dédaigneux, des femmes étaient bien présentes sur le panel. Qu’ont-elles dit ? RIEN. Pourtant, on entend des rires idiots qui semblent trahir une certaine gêne, car oui, elles étaient surement conscientes des propos hallucinants de Monsieur Diouf… mais pourquoi n’ont-elles pas réagi ?

Des femmes étaient sûrement présentes dans le public. Ont-elles seulement réagi ? Non.

Non Mesdames, vous n’auriez pas dû vous taire. Vous étiez en première ligne et c’était votre responsabilité de réagir avec la plus grande énergie pour dire STOP à l’instant même où ce monsieur sortait de telles inepties. Car il est de la responsabilité des femmes de réagir lorsque de tels propos sont énoncés. Se taire c’est être complice. Et toutes les femmes présentes ce soir-là sur le plateau de la TFM ont été complices de monsieur Songué Diouf alors qu’il expliquait que ce sont les violeurs qui sont victimes des femmes violées.

Ne parlons pas du journaliste qui animait était censé animer ce débat et qui n’a pas fait son travail de modérateur et qui n’a pas cherché à équilibrer les points de vue. Les responsables (rédacteurs en chef et autres…) de cette émission se sont-ils remis en question ? Dans d’autres pays, ils pourraient être tout simplement mis à la porte pour une telle irresponsabilité professionnelle.

Le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (Cnra) enfin sorti de son mutisme a fait une simple mise en garde à l’endroit de la Télévision Futurs Médias, demandant par la même occasion que l’émission ne soit plus rediffusée. Est-ce suffisant?

Malheureusement, à  l’heure où au Sénégal, des initiatives à l’image de #Nopiwouma essaient de dénoncer les diverses violences faites aux femmes et aux jeunes filles, d’autres femmes s’allient à une cause qui voudrait qu’un violeur soit vu en victime.

Voilà où nous en sommes, en ce mois de mars 2018, pour célébrer le droits des femmes.

À l’heure actuelle, une pétition a été lancée pour que Monsieur Diouf présente des excuses publiques. Mais est-ce suffisant lorsque l’on voit les réactions effrayantes de certains internautes, hommes et femmes confondus ?

Il est urgent de faire un débat de société digne de ce nom. Et très certainement aussi un gros travail d’éducation. Nous sommes en 2018 et nous peinons encore à sortir des stéréotypes sur les rapports femme-homme.

Est-ce que le mal n’est pas plus grave qu’il n’y paraît. Et si le Professeur Songué n’avait fait que dire ce que beaucoup pensent tout bas ?

 

MISE À JOUR: Monsieur Diouf se serait excusé. Que dis-je! Il a tenté de se justifier.

 

 


#Morceau2vieAuFéminin : Scheena Donia, une femme aux multiples vies

J’ai découvert Scheena Donia il y a quelques mois tout juste. Je devais travailler sur un projet où elle jouait un rôle clé et, honte à moi : je ne la connaissais pas ! Il a donc fallu que je me « mette à jour », à l’image d’un écolière qui se devait de réviser ses classiques avant les examens.

C’est ce que j’ai fait.

De son blog personnel à son blog professionnel, en passant par ses comptes sur les réseaux sociaux, j’ai glané toutes les informations que je pouvais afin de mieux comprendre la dame. Le travail que me confiait une structure désormais connue impliquait que je connaisse mieux la personne pour pouvoir mieux écrire.

Mission accomplie ? Je ne saurais me juger moi-même.

Mais pendant les longues minutes passées à regarder ses photos, ses directs, ses stories, j’ai appris quelques leçons.

Scheena a 39 ans, elle est mère de 4 enfants et gère à la perfection une vie entre deux avions, Elle arrive à tout concilier : une complicité avec ses enfants et une carrière professionnelle réussie. N’y a-t-il rien à apprendre de tout ça ? Je ne pense pas.

Scheena, la modeuse…

En recherchant « Scheena Donia » sur Google, la première image que vous aurez de Scheena, c’est celle de la blogueuse très active sur ses réseaux sociaux et notamment sur son compte Instagram où 21.500 personnes la suivent au quotidien.

Sur ce compte, qui est une vitrine pour son blog, Scheena se définit comme une blogueuse LifeStyle, gabonaise, vivant à Paris. Elle y parle de mode et précise fièrement qu’elle est la mère de « 4 humains ». Sur Instagram, Scheena nous parle de ses looks, de ses humeurs, de sa famille, en particulier de la petite Paloma, sa dernière merveille qui, semble t-il, suit les traces de sa maman.

Scheena est une passionnée. Mais c’est surtout une femme impliquée qui montre au quotidien qu’il est possible d’avoir le temps de se pomponner, de parler à ses milliers d’abonnés et… de préparer un Yassa Poulet. Oui, rien que ça !

Ce que j’ai appris : contrairement à l’image véhiculée qui veut qu’une femme qui « passe trop de temps sur les réseaux sociaux perd du temps » ( erreur ! ), tout dépend de ce que vous y faites, de ce que vous montrez et de comment vous tirez profit de ce temps passé à alimenter vos réseaux sociaux. Autre point : lorsque vous invitez vos followers dans votre vie privée, il est important de fixer clairement des limites.

Scheena, la maman…

En découvrant Scheena via ses réseaux sociaux vous comprendrez dès le départ qu’elle refuse de dissocier la Scheena Fashion et blogger lifestyle de la Scheena maman qui passe du temps avec ses enfants et qui est heureuse de pouvoir être là pour eux.

S’il est vrai que ses trois garçons sont moins visibles que sa petite dernière, Scheena parle très souvent de ses enfants et de sa relation avec eux. C’est un bonheur de la suivre et de lire ses conseils très souvent inspirés d’un chapitre de sa vie. Si vous la suivez, vous comprendrez qu’être une maman entrepreneur, c’est possible et qu’il est important de savoir bien séparer sa vie privée, sa famille et sa passion.

Ce que j’ai aimé : les leçons de vie qu’elle partage quotidiennement. Que ce soit lorsqu’elle revient sur la nécessité de pousser ses enfants à suivre leurs voies ou encore lorsqu’elle tient à partager son identité africaine en apprenant à sa petite fille des mots en Fang ou en nous la montrant qui chante un classique de la musique africaine.

Scheena, la chef d’entreprise…

L’image de Scheena que ses followers habituels connaissent certainement moins, c’est celle de la chef d’entreprise. Scheena est diplômée de l’Ecole Française des Attachés de Presse de New-York et aujourd’hui elle est à la tête de Scheena Donia Consulting qui est une agence spécialisée dans le coaching en image et le relooking.

Du secteur banquier à celui de la téléphonie mobile en passant par l’image de personnalités et de sportifs ; Scheena a géré l’image d’une clientèle triée sur le volet. Et ce, au Gabon, au Congo, au Sénégal, et jusqu’en Chine.

Ce qu’il faut retenir : la Scheena blogueuse et maman est très joueuse, très « free ». La Scheena-entrepreneure est très focalisée sur son boulot et ce qu’elle a à apporter professionnellement. C’est très important de savoir séparer clairement ses différentes casquettes et bien sûr, ses différentes cibles selon les supports que vous choisissez.

Scheena, l’activiste…

On ne saurait parler de cette dame sans mentionner son attachement à son pays : le Gabon. Pour celle qui y a longtemps vécu, qui y a eu ses enfants et qui garde précieusement dans son cœur les souvenirs de son Gabao natal… C’est le Gabon avant tout.

Durant les dernières élections, elle s’est illustrée aux côtés de noms de résistants gabonais tels que Joelle Ndong pour prendre position face au régime actuel. Scheena entend mettre sa visibilité et son talent au service d’un Gabon libre et elle ne le cache pas.

Ce qu’elle m’apprend : on n’oublie pas d’où on vient, on le revendique et on assume. D’une manière ou d’une autre.

Nous avons fait le tour. Je crois.

Scheena Donia, vous l’aurez compris, est une maman- blogueuse-entrepreneure-activiste qui porte plusieurs casquettes et qui sait s’y prendre pour donner à chacun de ses rôles une place précise et bien définie.

C’est une des femmes que je tiens à vous présenter durant ce mois dédié à la femme. Comme chacune de celles que je vais avoir le plaisir de vous présenter durant ce mois, Scheena est une femme qui inspire et que vous gagnerez à connaître.


Wil Aime serait-il entrain d’inventer un cinéma participatif ?

Wil Aime

Je ne pense pas avoir besoin de vous présenter à nouveau l’homme. Si vous êtes de notre époque, que vous surfez sur la vague des réseaux sociaux et que vous aimez l’innovation, vous connaissez forcément Wil Aime.
A 23 ans seulement, cet étudiant en master de mathématiques est devenu la coqueluche de la sphère francophone (et anglophone) Facebook. Wil Aime est un phénomène dont les films sont attendus et plébiscités par ses nombreux fans sur les réseaux sociaux.

Rien que l’année dernière, une de ces vidéos avait dépassé la barre des 60 millions de vues ; seulement sur Facebook. Un court métrage filmé via un téléphone et réunissant ses proches pour jouer les rôles de la fiction.

« Chaque détail compte… »

A chacune de ses vidéos, Wil Aime déclenche une hystérie sans nom. C’est à qui trouvera la meilleure interprétation ou à qui saura deviner ce que l’auteur-scénariste cherche à passer comme message.
Ses fans se transforment en Colombo des temps modernes, rivalisant d’imagination pour découvrir les pièces manquantes d’un scénario savamment agencé.
Et c’est le cas de son dernier court-métrage publié mercredi dernier et qui est déjà à plus de 10 millions de vues et qui a fait l’exploit de reléguer un moment, le buzz de #BlackPanther au second plan.
Cette vidéo, qui met en scène le procès d’un homme accusé du meurtre de sa femme, était attendue pour le dimanche 18 février 2018. Malgré les fans en alerte, les nombreux messages sur sa page Facebook et les commentaires impatients ; Wil Aime a finalement publié sa vidéo trois jours plus tard. Une vidéo complexe où il invite ses fans à deviner qui est le potentiel meurtrier.

Serait-il en train de réinventer le cinéma ?

Depuis mercredi donc, les fans sont en alerte. Il faut dire que pour la première vidéo de l’année, Wil Aime n’a pas lésiné sur le suspens. De plus, il est allé jusqu’à enregistrer des messages sur deux des numéros que l’on aperçoit dans la vidéo, créer des comptes sur les réseaux sociaux pour ses personnages et dissimuler des indices à chaque étape de sa production. Les théories les plus folles naissent déjà et les « fans-inspecteurs » suivent à la trace les moindres « preuves » trouvées dans la vidéo. D’ailleurs un groupe d’enquête sur la dernière vidéo de Wil Aime a été créé sur Facebook.

Crédit photo : Groupe Facebook « L’enquête de Wil Aime »

Au vu de la motivation de son public, Wil Aime serait-il en train de réinventer le cinéma ? Un cinéma où les codes changent et où l’interaction entre le public et le scénario lui-même se ferait à chaque étape ?
Imaginez des gens qui se transforment en inspecteurs en sortant d’une salle de cinéma et qui découvrent la solution à l’intrigue quelques semaines plus tard. Imaginez ! Wil Aime ne serait-il pas en train d’inventer un cinéma dans lequel le public serait autant contributeur, qu’acteur?

L’énergie qu’il met à impliquer ses spectateurs dans la recherche d’une solution montre qu’il souhaite casser la barrière entre le réalisateur et son public. Il a rendu active, une audience qui a toujours été passive. Un film, on le regarde. On ne cherche pas à résoudre une énigme. Pas pour Wil Aime, de toute évidence.

Serait-ce là, l’avenir du cinéma? On pensait qu’il serait  « interactif » et s’il était plutôt « participatif »? 

Wil Aime est un génie. Wil Aime est un phénomène. Et Wil Aime, c’est mon avis ; est en train de casser tous les codes de production cinématographique habituels.

N’hésitez pas à me dire si par le passé d’autres ont tenté et réussi cette approche.

La recette du succès…

Crédit Photo : Le Parisien, séance de tournage

En regardant son parcours, de nombreuses raisons expliquent le succès de ce jeune homme. Déjà, Wil Aime fait dans l’originalité. Il n’est pas question pour lui de travailler sur la base de scénario simples. Et même s’il s’inspire des grandes séries américaines (Cf Sortir de la Friendzone qui joue assez sur le style de How to Get Away with Murder), il ajoute sa touche personnelle et ajuste son message à son public.
Aussi, Wil Aime a compris qu’ il fallait que ses vidéos soient rares, ainsi elles seraient très attendues. Très rares. Et donc attendues. Pour exemple, en 2017, il a publié seulement 6 vidéos !
Enfin, il a choisi sa plateforme. Il publie exclusivement ses vidéos sur sa page officielle Facebook, ce qui a l’avantage de garder autour de lui une communauté qui le voit évoluer en temps et en heure. Une communauté attentive et impliquée qui sera certainement l’actrice principale d’un film qu’il écrit entre virtuel et réel.

Assurément, Wil Aime va marquer d’une toute autre manière le cinéma. Moi, je parie dessus. Il arrive avec sa fougue, son sourire et son intelligence pour bousculer bien des choses. Il a compris qu’il pouvait compter sur ceux qui le suivent, il a compris qu’il pouvait jouer de la puissance des réseaux sociaux pour impliquer son public dans l’intrigue même de ses réalisations.
Pour information, Wil Aime sera speaker pour les ADICOM DAYS les 1er et 2 mars 2018 à Abidjan. Et si mon petit doigt ne se trompe pas, nous aurons le mot final de sa dernière vidéo. Ou pas.


Moi, moche et méchante…

Vous êtes une jeune femme ? Mieux, soyons encore plus précis. Vous êtes une jeune femme africaine de 25 ans et plus ?

Voici ce que l’on attend de vous :

Que vous soyez polie, que vous sachiez tenir une maison, que vous soyez soigneuse de la tête au pieds, que vous aimiez votre famille, que vous soyez intelligente, mariée et apte à donner des enfants…
Ah j’oubliais !
Il faut aussi que vous soyez croyante, soumise, prête à rendre service, généreuse mais pas avec n’importe qui. Que vous ayez un salaire intéressant et, cerise sur le gâteau, que vous soyez vierge avant le mariage. Qui, naturellement, devra être célébré avant vos 30 ans.

Voilà ce qu’on attend de vous Mesdames. Et la liste n’est pas exhaustive.

Cette semaine, j’ai appris quelques leçons de vie et je tenais à les partager ici. Mesdames, ceci vous concerne.

Moi…

« Le moi est haïssable ».

Vous connaissez certainement cette phrase, et, depuis votre plus jeune âge, on vous a formatée à penser « collectif ». Ce qui n’est pas mal en soi mais cela crée une certaine pression quant au fait de penser, parfois, à soi-même, au lieu de faire un focus sur les autres.

Je voudrais vous parler d’ Irène, une amie à moi. Irène est de celles qui savent être présentes à tous les instants de vie. Je ne connais pas de personne plus altruiste qu’elle. Elle ne ménage aucun effort pour le bonheur des gens autour d’elle, même quand on ne le lui rend pas. Irène est aussi, à mon avis, une des femmes les plus fortes que je connaisse. Imaginez donc ma surprise le jour où elle a craqué – dans le sens le plus profond du terme – parce qu’elle n’en pouvait plus. Simplement.

Comme de nombreuses femmes à travers le monde, Irène donnait son attention autour d’elle, sans forcément prendre du temps pour elle-même. Et comme tout le monde l’avait toujours vue aussi disponible, personne ne s’intéressait vraiment à ses problèmes, à sa vie, à ses défis. Personne ne lui donnait de l’attention en retour.
Irène est une femme forte. Et le problème avec les femmes dites fortes, c’est que tout le monde pense qu’elles sont tellement fortes qu’elles peuvent prendre soin d’elles même et de la terre entière, en même temps. Simplement.

Irène a donc « craqué ». Elle a pris des cachets, dans le secret de sa chambre. Elle voulait « en finir avec cette vie trop lourde ». Dieu merci, sa sœur – qui venait lui demander de l’aide – l’a trouvée bizarrement somnolente. Elle a eu le bon réflexe de l’emmener aux urgences. Dieu merci, il y a eu plus de peur que de mal. Mais imaginons un instant que le pire soit arrivé. Imaginons…

Crédit photo : Siakka Soppo Traoré /Modèle : Samantha Tracy

Moche…

Allons plus loin et parlons cette fois-ci d’Olivia… En vrai, je ne me souviens pas de comment je l’ai rencontrée. Je me souviens simplement qu’à un moment de ma vie, nous sommes devenues proches.
Olivia est ce qu’on peut appeler une femme accomplie, selon les attentes de notre société. Mère, épouse et comptable dans une grosse boite. Elle a la voiture, la maison et le mari. C’est le genre de femme toujours « sur son 31 », ongles manucurés et make-up au top. Imaginez donc ma surprise lorsque je suis allée chez elle et que je l’ai trouvée dans une dépression sans nom. En pyjama, les yeux gonflés par la fatigue et le moral dans les chaussettes. Jamais je ne l’avais vue aussi peu soignée.

Ce que j’ai appris ce jour là, c’est qu’Olivia est le genre de femme qui doit être parfaite non stop, 7 jours/ 7 et 24h/24. C’est ce que son mari attend d’elle, c’est ce que ses enfants attendent d’elle, c’est ce que son entourage attend d’elle. Moi, comprise. Alors pour être à l’image de ce que tout le monde attend d’elle, Olivia s’oblige et e conforme. Même quand le cœur n’y est pas.

Elle m’a raconté avec le sourire ses mésaventures lorsqu’elle devait tenir toute une journée sur des escarpins qu’elle n’aimait pas toujours.

– Pour être belle, il faut souffrir… M’a t-elle dit avec le sourire.

Un sourire forcé en guise d’excuse de ne pas être, à l’instant où nous parlions, la « miss parfaite » que je connaissais.

J’ai souri et je lui ai posé la question qui me brulait les lèvres durant tout son récit.

– Ma chérie… On t’a forcé ? Pourquoi tu te fais souffrir ?

Elle a souri en se levant. Il fallait qu’elle se fasse belle.

Méchante…

« Trop bonne, trop conne… »

Vous connaissez effectivement cette phrase. Tant mieux. Parce que c’est certainement celle qui me définit le mieux.
Oui, je ne vais pas parler d’Irène et d’Olivia sans vous parler de moi, votre humble servante.

Je suis le genre de personne à penser que tout le monde est gentil, que tout le monde a un bon fond. Je suis aussi le genre à faire des trucs que tout le monde trouverait con.
Exemple ? Travailler gratuitement sur un projet pour lequel tout le monde est rémunéré. Oui !

Et les gens autour de moi ont vite compris que je pouvais être une source de profit intéressant.
A titre d’exemple, ce grand frère avec qui j’ai bossé pour un projet caritatif. Je n’avais rien reçu, même pas de quoi payer un taxi et je ne m’en plaignais pas. C’était pour la bonne cause. Un an après, j’ai rencontré la dame qui portait le fameux projet caritatif pour lequel nous avions travaillé.

Elle : Oh ! Ça fait longtemps. Je lance même une campagne pour le mois prochain…Je t’aurais bien sollicité pour nous accompagner mais tu es trop chère…
Moi : Trop chère ? Ahiii…
Elle : Oui. La dernière fois, vous avez pris 700.000 francs. Là, on n’a même pas les moyens pour payer la moitié.

Je résume. J’avais donc bossé pour un projet et quelqu’un d’autre avait profité des bénéfices. Simplement.
Des histoires comme ça, j’en ai à la pelle. Certainement parce que je suis… gentille.

Où je veux en venir…

Mesdames, vous aussi vous avez le droit de faire un focus sur vous, sur vos rêves, sur vos envies…
Depuis quelque temps, j’ai constaté que mieux j’étais dans ma peau et plus je pouvais être présente et utile pour les miens.
Depuis, je fais passer mes désirs avant les envies d’autrui. C’est important pour moi. C’est important pour vous.
Et non, ce n’est pas égoïste. C’est un choix de vie qui fera que vous ne jugerez pas les autres d’être responsables de vos manques, de vos échecs, de vos peurs.
Retenez que vous ne pouvez pas avoir la solution à tous les problèmes.

Mesdames, vous aussi vous pouvez souffler…
Beaucoup d’entre nous ont été élevées avec le conseil permanent qui veut qu’une femme se rapproche le plus possible de la perfection.
Je ne suis pas contre le fait d’être belle, attirante, sexy et autre. Mais pourquoi ? Pour qui ?
Mon amie Olivia semble le faire par contrainte. Une contrainte qu’elle s’est imposée elle même et qui la détruit petit à petit. Ce choix, c’est elle qui l’a fait mais elle se convainc que c’est ce que le monde entier attend d’elle.
Mesdames…Soufflez. Mieux, pétez, rotez, riez à gorge déployée…Soyez vous-même. Un être humain. Parfaitement imparfaite.

Mesdames, vous aussi vous pouvez dire NON…
Pendant longtemps, il m’était très difficile de dire « non » lorsqu’un ami, une connaissance ou même l’amie d’un ami avait besoin de mon aide. C’était naturel pour moi.
Mais avec le temps, j’ai compris que « on vous achète au prix auquel vous vous vendez ».
Apprenez à dire NON…et ce, à tous les niveaux. Vous aussi vous avez ce droit.

Crédit photo : Siakka Soppo Traoré – Sopsiak Photography / Modèle : Samantha Tracy

Pour finir…

Un jour, un grand frère m’a dit ces quelques phrases que je vais écrire en gardant le plus possible l’idée originale. Ce jour là, j’avais le cœur lourd. J’étais en pleurs et en mal avec moi même.

Samantha… Tu ne peux pas vouloir régler tous les problèmes du monde. Tu ne peux pas d’ailleurs. Tu ne peux pas jouer tous les rôles du monde. A un moment, il faut te contenter de faire ce que tu peux faire. Pour le reste, si tu ne peux pas ; tu ne vas pas te tuer.
Il faut pouvoir compter sur quelqu’un d’autre, savoir dire « Non, je ne peux pas, non je ne veux pas…ou Non tout court », sans donner d’explications ou te sentir mal avec ça.
A un moment, il faut vivre pour toi. Ce ne sera que comme ça que tu pourras être prête à aider autrui.

Voilà…

Ce n’est pas parce que tu es une femme que tu dois être une Superwoman aux yeux de tous : disponible, belle, efficace…
Toi aussi tu as le droit de t’autoriser à dire que tu n’en peux plus, que tu ne veux pas ou que tu n’as pas envie.
Et ce, vis à vis de ta famille, de ton conjoint, de tes enfants,…
De tout.

C’est ce que j’ai appris.


S’aimer à l’ère des réseaux sociaux…

Finit le temps où il fallait vivre caché pour mieux vivre son amour. Aujourd’hui, il faut le montrer pour le vivre, et le faire vivre. A l’heure où beaucoup d’entre nous s’apprêtent à célébrer l’amour sous toutes ses formes, revenons sur la forme d’amour la plus commune de notre époque actuelle : l’amour via les réseaux sociaux.

Aujourd’hui, s’aimer tout court ne suffit pas. Il faut le prouver. De préférence via une photo sur instagram, un tweet langoureux, une photo de profil sur Facebook ou un snap d’un délicieux instant en amoureux. C’est la règle. Parce que oui, à l’ère des réseaux sociaux, il faut montrer pour mieux s’aimer.

Montrer son bonheur…

Dans le fabuleux monde des réseaux sociaux, il y a des règles de base en ce qui concerne l’amour. La première d’entre elles, est qu’il faut définir son statut. Célibataire ? En couple ? Divorcé (e) ? Marié (e ) ?
Renseigner cette information capitale déterminera l’approche de potentiels « amis » vis-à-vis de votre profil. Ou montrera clairement à votre moitié si vous l’assumez ou non.

Nous vivons à une époque où il est devenu presque nécessaire d’obtenir l’approbation des autres pour être convaincu soi-même de son bonheur. Alors, on partage des photos du dernier dîner en tête à tête, du plateau petit-déjeuner qu’on apportera à sa dulcinée au lit ou on snappe chaque étape d’un voyage en amoureux. A croire que les likes, les commentaires et les partages détermineront si on forme un couple. Ou pas.

Nous sommes à une époque où les avis des 738 « amis » virtuels de Madame ou les « likes » des 1209 « followers » de Monsieur détermineraient presque la place que l’on accorde à son compagnon ou à sa compagne. Mieux qu’une bague de fiançailles, afficher sa relation sur les réseaux sociaux est devenu la confirmation ultime. #Bae #Boo #TheOne

Feindre que tout soit parfait…

Dans ce merveilleux monde des réseaux sociaux, tout est beau, tout est clean, tout est rangé. Et ce, que ce soit pour notre vie personnelle ou celle de notre couple. Il est important que tout ait l’air d’aller parfaitement bien, dans le meilleur des mondes.
Un jour, je déjeunais avec un couple d’amis qui était au bord de la séparation. Ce déjeuner était le moyen que j’avais trouvé pour qu’ils se voient après s’être ignorés deux bonnes semaines.
Nous déjeunions lorsque le Monsieur sorti son smartphone.

Selfie…C’est pour Twitter. Avait-il dit

D’instinct, sa chérie – qui n’avait pas souri une seule fois depuis son arrivée – s’était rapprochée de lui, avait affiché une mine aussi réjouie que si elle avait passé la meilleure journée de sa vie.

J’étais sidérée mais surtout j’ai pu remarquer à quel point les réseaux sociaux faisaient de nous tous, d’excellents acteurs. Finalement, l’essentiel n’était certainement pas ce qui se passait mais d’afficher que tout allait bien, dans le meilleur des mondes. Et « selfie » semblait être le mot de passe officiel pour lancer une trêve. Le temps d’une pause, d’un tweet ou d’un snap.

Elargir la « famille »…

Vous connaissez certainement cet adage qui dit :

Le linge sale se lave en famille

Eh bien ! Depuis l’avènement des réseaux sociaux, il semblerait que la notion de « famille » se soit étendue aux 2000 followers, aux 890 amis, aux 427 abonnés… Bref ! A tout vos contacts virtuels.

Dans l’adorable monde des réseaux sociaux, les couples règlent leurs comptes à coup de citations, de statuts visés et de photos de profil supprimées. C’est à qui suscitera le plus de réactions, à qui sera le plus ironique, à qui aura le plus de partage. Et croyez-moi, les femmes excellent dans la matière.

Avec les réseaux sociaux, les couples invitent de plus en plus de personnes à interagir dans leur relation. Aussi, il est de plus en plus fréquent que des personnes dont l’amitié est virtuelle se permettent d’intervenir dans une situation qui, normalement ; devrait concerner que deux personnes.

J’ai l’habitude de dire que les couples qui s’affichent à longueur de journée sur les réseaux sociaux devraient également venir dire à leur « public » quand, comment et pourquoi la relation a pris fin. Oui, oui ! On tient à savoir. #TeamKongossa

Crédit photo : Florentio De Souza via Pixabay

Se rapprocher…pour mieux s’éloigner

Les réseaux sociaux rapprochent ceux qui sont loin et éloignent ceux qui sont proches. Pour exemple, avant, après l’amour par exemple – oui je parle de l’acte charnel – les couples parlaient, rigolaient et s’endormaient.
Aujourd’hui, que celui ou celle qui n’a jamais pris/ou penser prendre son téléphone juste après un crac-crac…lève le doigt. En fait, nous sommes tellement connectés que nous avons l’impression de manquer quelque chose si nous n’ouvrons pas nos téléphones à la moindre notification.

Pensez à toutes ces fois où vous êtes sorti avec votre moitié et pendant lesquels vous avez passé plus de temps à prendre en photo votre assiette qu’à lui dire à quel point elle était belle ? Ou alors, toutes ces minutes passées à faire le « selfie parfait » dans un endroit idyllique, au lieu de lui faire sentir à quel point vous aimiez ce moment passé seul à seule avec lui ?

Je pourrais continuer comme ça pendant de longs paragraphes, mais je ne pense pas avoir besoin de vous convaincre. Vous avez peut-être la tête baissée sur votre Smartphone, à me lire et votre chéri(e ) est peut-être entrain de faire pareil.

S’aimer à l’heure des réseaux sociaux…

« Samantha, c’est même qui ton gars ? »

Je ne sais pas le nombre de fois où on m’a posé cette question. Avec le sourire, en me taquinant ou en se moquant.

Je réponds toujours de la même manière :

« Passe prendre un verre de mojito à la maison… »

Je suis accro aux réseaux sociaux, c’est un fait. Mais je suis également consciente des risques qu’il y a à afficher sa relation ou sa vie tout court, sur les réseaux sociaux. Je ne dis pas que vous ne pouvez pas partager des photos avec votre chéri ( e) mais  je pense qu’il est bon de garder une part de mystère. Il est même vital de ne pas franchir la ligne rouge entre sa vie virtuelle et sa vie réelle. D’autant plus lorsqu’il s’agit de votre sphère privée.

Aujourd’hui, 14 février ; le monde fête les amoureux. Ou l’amour. Sous toute ses formes.
Aimez-vous, aimez les gens autour de vous mais…profitez aussi.
Ne vous sentez pas obligés d’inviter la terre entière à partager vos moments d’intimités, vos querelles, vos histoires. Parfois, je me répète ; il est important de garder une part de mystère. C’est important d’avoir des souvenirs rien qu’à vous. Sans que vous n’ayez à inviter Facebook, instagram, Snapchat et compagnie.

Bonne fête. Sortez couverts. Que ce soit dans le monde virtuel ou réel.

Avec amour,

Samantha.


Cher mondoblog, il est temps que je tourne la page #MondoChallenge

Dakar, le 09 février 2018

A l’attention de Mondoblog

Objet : Il est temps de partir…

Cher Mondoblog,

Bonjour. Je suis Samantha Tracy, 27 ans et pas seule dans ma tête.

Déjà près de 02 mois que je n’ai rien publié sur mon blog. J’ai passé des heures devant une page blanche, face à mon ordinateur. J’ai relu de vieux articles, j’ai saisi quelques mots que j’ai trouvé vides de sens. Et j’ai fermé la page.

Cela fait désormais 4 ans que j’ai découvert le blogging et tout juste un an que j’ai rejoint la sélection de Mondoblog. Je me souviens d’ailleurs qu’à l’époque, j’en avais entendu parler via un groupe d’amis blogueurs. Notre discussion s’était conclue par une proposition.

« Samantha, Mondoblog sélectionne ses nouveaux blogueurs…Pourquoi tu n’essaie pas ? »

Je n’étais pas très motivée. Quelques amis – blogueurs – avaient jeté la pierre sur le monde de fonctionnement de Mondoblog. D’après ce que j’avais ouïe dire, il n’y avait là-bas aucune réelle liberté d’expression. Les blogs étaient passés au peigne fin et souvent, les modérateurs changeaient un article de bout en bout.
Vous y voyez quelque chose de motivant là ? Non ?

Finalement, je me suis motivée. Je me voyais intégrer la 5eme sélection de Mondoblog avec Morceau2vie, mon blog sans orientation fixe, politiquement incorrect et tellement à mon image.

J’ai donc rejoint Mondoblog.

Mon premier article a été mis à la Une dès sa publication et d’autres ont suivi. Oui, très souvent mes articles étaient corrigés – principalement pour l’orthographe – et certains de mes titres ont été changés « pour mieux répondre aux standards de Mondoblog ».
Ces anciens Mondoblogueurs qui m’avaient prévenu par rapport aux changements sur mes articles avaient-ils raison ?
Non.
A chacun des changements, j’ai reçu un e-mail explicatif qui précisait que je pouvais – si je le souhaitais – revenir à la version initiale de mon article. D’ailleurs, de nombreuses fois j’ai refusé un changement sur un titre d’article et il a quand même été mis en avant.
Vous disiez quoi déjà à propos de la liberté d’expression ?

Ça fait bientôt deux ans – en avril – que j’aurai rejoint Mondoblog et à aucun moment je n’ai senti que mes points de vue étaient « passés au peigne fin ». Certes, il existe dans les valeurs de Mondoblog des sujets à aborder avec sagesse… mais je ne pense pas que ces valeurs réduisent ma liberté d’expression.

L’expérience Mondoblog…

Depuis que je suis devenue Mondoblogueuse, il y a eu quelques changements dans ma vie de blogueuse. Pour commencer, j’ai bénéficié de quelques conseils sur le blogging qui m’ont aidée. Des conseils pratiques qui me servent encore aujourd’hui. Mais au delà, j’ai vécu une aventure humaine sans pareil.
Avec la 5eme sélection de Mondoblog, j’ai connu la #Mondogang, une bande fous furieux talentueux et inspirés (Cf notre #MannequinChallenge ). J’ai eu le plaisir de me rendre au Sommet de la francophonie à Antananarivo et de dire deux ou trois trucs à François Hollande. Bref, j’ai vécu.

Crédit photo : Mondoblog. Antananarive 2016.

Aujourd’hui, je pense que j’en suis à un tout autre niveau. Je me cherche et je m’attends à autre chose.
Cher Mondoblog, comme je te l’ai dit au début de cette lettre ce billet ; j’ai passé des heures à chercher l’inspiration devant une feuille blanche, j’ai relu de vieux articles et j’ai saisi des mots qui ne me ressemblaient pas.

Quand j’ai commencé à bloguer, je n’étais pas à la recherche d’une pseudo popularité. J’écrivais parce qu’il fallait que je le fasse. J’en avais besoin, c’était presque vital. Depuis quelque temps, j’ai commencé à formater mes sujets en fonction de ceux qui me lisaient et qui attendaient que j’aborde tel ou tel sujet. Je me suis reprochée d’être aussi peu carrée dans le choix de mes mots, d’être aussi éparpillée… De ne plus être cette blogueuse sans orientation fixe qui savait être incorrecte. Je me le suis reproché, souvent.

En rejoignant Mondoblog, j’avais acquis une certitude : ma plume, peu commune, plaisait. Je pouvais écrire avec ce style « grossier » qui permettait que ceux d’entre nous qui ne voulaient pas lire « le monde » puisse venir sur Morceau2vie pour partager mes points de vue, mes coups de gueule, mes peurs, mes rêves. J’avais des lecteurs qui me lisaient pour eux, aussi ; partager des morceaux de vie.
N’était-ce pas là l’essence même de mon blog ?

Je me suis perdue…

J’avais commencé à bloguer pour moi, par passion et par envie. Depuis quelque temps, j’écris en fonction des autres, de leurs attentes et leurs envies.
Ce n’était pas le but.

Cher Mondoblog, depuis que j’ai rejoint les rangs des tes blogueurs, j’ai grandi, j’ai évolué. J’ai appris et je me suis adaptée. J’ai brillé… mais là, je m’éteins.
Ou pas.

« Quand tu ne sais pas où tu vas, souviens-toi de là où tu viens »

Cher Mondoblog, il est temps pour moi de tourner la page. Pour mieux me retrouver et pour mieux bloguer.
Non, je ne quitte pas la plateforme. Je reviens plutôt. Plus forte que jamais, plus moi que jamais et plus impliquée que jamais.

Je me dis que si 4793 personnes me suivent sur la page officielle de Morceau2vie, c’est qu’il y’a encore quelques morceaux de vie que je peux partager.
En texte. Ou en vidéo.
Ah oui… J’ai lancé ma chaine Youtube. Elle me ressemble. Elle vous attend.

Bref, bonjour Mondoblog.

Je suis Samantha Tracy, 27 ans, toujours pas seule dans ma tête et je suis blogueuse.

Non.

Mondoblogueuse.


Cet article s’inscrit dans le cadre du #Mondochallenge de ce mois de février. Le thème proposé par les blogueurs est « Depuis que je suis sur Mondoblog ». Retrouvez les articles de Fafa et Valentine, les deux autres mondoblogueuses qui se sont soumises à l’exercice.