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RELIGIONS MONOTHÉISTES VS TRADITIONS AFRICAINES : Une question de Marketing

Dakar, quelque part au Sénégal. Un après-midi chaud comme savent l’être certaines journées au pays de la Teranga
–  Tu t’appelles comment ? M’avait-il demandé
–  Moi ? Samantha.

J’avais rencontré ce vieil homme à l’arrêt de bus et à mon accent, il avait conclut que je n’étais pas sénégalaise. La conversation s’était poursuivie.

-Samantha ? Ça veut dire quoi ?…

-Je ne sais pas trop…Mais j’ai un prénom chrétien. Deborah. C’est une femme forte de la Bible.

Voilà ! C’était dit !

Vêtue d’un pagne à l’Africaine (Et je ne parle pas de Wax), cheveux crépus mis en valeur, bracelet en bois et boucles d’oreille à l’image des femmes bantous… Il n’y avait pas plus « africaine » que moi.

Seul bémol.

Une africaine dont le seul prénom significatif avait été tiré de la Sainte Bible.

Avant que je ne continue,  sachez que l’article que vous lisez s’inscrit dans le cadre du #TBC, une sorte de mini-battle de  blogueurs sur un sujet imposé sur la page ici et voté dans le forum qui est . Je ne suis pas officiellement challenger mais je m’inscris en marge de cette compétition#Thug_Life

Le sujet imposé est donc « Religion monothéistes Vs Traditions africaines ». Affaire !!! Le genre de sujet qui vous fait perdre des amis ! Mais bon, on y va !

Touche pas à ma religion conviction

Je ne vais pas, ici, parler de ce que je ne connais  pas.  Je m’en tiendrais à la religion que je pratique : le Christianisme.

Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai été chrétienne. Ecole de dimanche, culte, prière et un amour pour la parole de Dieu que mes parents ont pris le soin de cultiver. Je suis reconnaissante. Comme beaucoup d’entre vous, j’ai grandi dans une société où nos croyances occupent une grande part et où nos cerveaux ont été conditionnés à croire…Ou à ne pas croire.

Je prie donc un Dieu que certains disent être blanc, barbu et très souriant. Parce que je m’y suis retrouvée et parce que les valeurs prônées par le Christianisme font de moi quelqu’un de meilleur.

Je reste convaincue que si j’étais née dans une famille musulmane, je parlerais de la même façon, en appelant Dieu « Allah » et en  priant sous l’anonymat d’un voile. Mais, ce n’est pas le cas.

La faute à nous- même

Mes très chers frères afro-africains  vont me sortir des théories comme quoi je mets un trait sur mes croyances pour me rallier à la cause de l’homme blanc. Toutes mes excuses mais…

La faute est à l’Afrique.

Ou plutôt aux intellectuels africains.

Oui ! Si, nous autres soi-disant égarés, nous sommes « rallier » à la religion de « l’homme blanc », veuillez, s’il-vous-plait, jeter la pierre à nos très chers intellectuels.

La tradition africaine a été vendue par ses propres enfants, au profit des rites et traditions qui allaient de pair avec les acquis de la colonisation.

Senghor disait :  « Soyez nègres avec les nègres afin de les gagner à Jésus-Christ ».

Je crois que la mission a été un plein succès. Parce que j’ai entendu parler du Christ avant de connaître Mami-Wata (Divinité des eaux dans de nombreux pays africains) . Et non, je ne m’en plains pas.

Ce que je tenais à dire c’est que les traditions et rites africains ne sont pas connus. Par ma génération du moins. Tout simplement parce que personne n’a pris la peine de me dire ce que mes traditions pouvaient m’apporter en tant qu’africaine et surtout de quelle manière elle pouvait contribuer à faire de moi une personne meilleure.

Parce que, quoi qu’en dise…C’est simplement ça la religion : Tu es bon, tu vas au Paradis. Tu es mauvais, tu finis en enfer.

Pour les détails, je ne me prononcerais pas. Je ne fais pas dans la Théologie.

Petite, j’avais une sorte de casserole avec plein de pierres à l’intérieur et une poudre blanche que ma mère devait me mettre sur le visage quand j’avais du chagrin. On disait également de moi que j’étais une « Mwana maza », une enfant des eaux et je devais me soumettre à une multitude de rites chaque fois que j’allais à la plage.

Pourquoi ? Aucune idée.

Ma mère avait reçu cette consigne de ma grand-mère qui elle aussi l’avait reçue de sa mère mais…l’explication s’était perdu quelque part dans les couloirs de la tradition orale.

Je n’ai pas TOUTES les réponses à la religion que je pratique mais un jour, j’ai fait le choix de prier celui que j’appelle Jéhovah, que d’autres appellent Allah ou que sais-je encore…Mais dès l’instant où je l’ai « rencontré », ma vie n’a plus été la même.

Je ne jetterais pas la première pierre, je n’ai pas la force pour le faire en fait , mais j’aimerais que l’Africain arrête d’accuser la soit-disant religion de l’homme blanc pour tous ses malheurs.

Les traditions africaines ne se perdent pas parce qu’un jour un « Koumé » a décidé de s’appeler Antoine…Mais plutôt parce que cet « ex » Koumé en savait plus sur l’histoire d’Antoine que sur sa propre histoire.

Tout est une question de MARKETING, d’adaptation, de COMMUNICATION…

Allez, j’ai trop parlé hein…Mais je vous invite à lire les textes des challengers du #TBC : Elsa, La Rageuse, William, Armelle, Elie et Tchoupi… et celui de Thierry qui écrit en #MargeDuTBC comme moi ;-)

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Auteur·e

samanthatracy

Commentaires

Benjamin Yobouet
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Senghor disait : « Soyez nègres avec les nègres afin de les gagner à Jésus-Christ »

J'aime bien cette citation...bien à toi !

Mawulolo
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Justement les gens ne savent pas que des prénoms africains peuvent être chrétiens.
Chez moi les prénoms comme : Mawulolo, Mawulé, Mawuégnigan, Mawukpoé, Mawuta, Mawussimé, Mawulikplimi sont bien des prénoms chrétiens