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Gérer un (bad) buzz sur Twitter : cas de l’apôtre Pierre, celui qui renia Jésus.

Le réseau social Twitter est connu pour être un des canaux principaux par lesquels sont relayés les bad buzz. Sur la plateforme avec l’oiseau bleu, une simple rumeur peut très vite prendre des proportions incroyables : à coup de hashtags et en 280 caractères, des réputations se construisent et se détruisent.

Quelques jours après la célébration de la Pâques chrétienne, imaginez un instant ce qui se serait passé — à l’ère de Twitter — pour l’homme connu comme celui qui a renié publiquement le fils de Dieu : l’apôtre Pierre.

Selon les Évangiles, l’apôtre Pierre — auparavant appelé Simon — est un des disciples de Jésus. Il est considéré comme l’apôtre le plus proche de Jésus. Dans Matthieu 16 : 18-19, Jésus déclare « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église » et à la suite, Jésus dit encore « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux ». Texte complet à lire ici.

Chacun des quatre Évangiles rapporte qu’après l’arrestation de Jésus, ce même apôtre Pierre, par peur de risquer lui aussi la mort, nie trois fois connaître celui-ci.

Maintenant que le contexte est posé, imaginez que l’histoire de l’arrestation, du jugement puis de la crucifixion du Christ ait eu lieu en 2022. On parle de Jésus qui serait — sans aucun doute — un personnage public bien connu, largement suivi et aimé. La rumeur selon laquelle son « meilleur » ami l’aurait renié a fuité et comme tout bad buzz qui se respecte, les rumeurs naitront et prendront forme sur mon réseau social préféré : Twitter.

Analyse de la gestion de ce qui aurait pu être un véritable bad buzz.

Bad buzz : késako ?

Un buzz est une rumeur, un retentissement médiatique qui peut être positif comme négatif. Dans le cas qui nous intéresse, un bad buzz est un phénomène de rumeurs négatives qui se déroule et s’amplifie sur Internet. En règle générale, il altère l’image d’une entreprise, d’une marque ou d’une personne publique qui le subit ou qui même le provoque.

Dans la plupart des cas, la rumeur peut être postée par une personne lambda. Souvent, à ce stade, rien n’est vérifié. Pire, il peut être difficile de définir la véritable origine d’un bad buzz et donc, difficile de l’arrêter une fois que la rumeur est lancée.

Prévenir un bad buzz, est-ce possible ?

Pour vous remettre dans le contexte, l’apôtre Pierre renie le Christ en public. Selon la Bible, après son arrestation, Jésus-Christ est emmené chez le souverain sacrificateur (qui était, à cette époque, un haut-ministre, chargé des affaires religieuses). La Bible dit que Pierre suivit Jésus de loin, entra dans la cour et s’assit avec les serviteurs pour savoir comment les choses finiraient.

Alors qu’ils étaient assis, une servante s’approcha de lui et lui dit « Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen », mais il nia en disant « Je ne sais pas ce que tu veux dire ».

Ensuite alors que, suspicieux, deux autres personnes l’interpellèrent sur ses liens avec le Christ, Pierre affirma : « Je ne connais pas cet homme ».

Voici le fait, devant témoins, il nia 3 fois de suite de connaître Jésus-Christ.

Mettons tout cela à la sauce Twitter, en 2022.

Dans ces conditions, comment aurait-il pu éviter un bad buzz ? Gars, y a les preuves ! Éviter, on ne sait pas, mais survivre à ce buzz… Oui !

Le petit guide pour survivre à un bad buzz sur Twitter

C’est fait. Jésus a été crucifié et Pierre est dans la sauce. Une sauce internationale même. #PierreLeTraitre est en TT à côté de l’autre type qui serait certainement dans la sauce à la même période : Judas.

Qu’on soit clairs : à cette étape, l’objectif est de limiter les dégâts. On ne peut que sauver les meubles et éviter que le bad buzz ait une ampleur considérable sur l’image future de la personnalité publique.

Voici quelques 5 conseils pour gérer, au mieux, un bad buzz sur Twitter.

  1. Respirez, analysez et ne réagissez pas sur un coup de tête

La plus grosse erreur commise lorsqu’on est face à un bad buzz, c’est d’y répondre instantanément ; sans prendre en compte que l’on peut donner plus de visibilité à une rumeur/information qui aurait pu très vite se faire oublier.

Répondre à une attaque, c’est aussi alimenter la conversation. Et autant ne pas manquer la première prise de parole sur un sujet délicat. Commencez à vous poser ces questions :

  • Qui a publié l’information ? Une personne anonyme ? Personnalité publique ? Est-ce une personne fiable ?
  • Qui sont les personnes qui réagissent à cette publication ? Parle-t-on de plusieurs tweets ou juste de quelques personnes isolées et peu suivies ?
  • Lisez les premiers retours. Y’a-t-il une possibilité de les tourner à votre avantage ?

En répondant à ces questions, Pierre pourra préparer plus facilement sa stratégie et la rendre pertinente.

2. On ne supprime RIEN

Dans le cas de Pierre, des choses ont été dites (et dans notre cas, publiées sur Twitter). Ces tweets sont la preuve irréfutable qu’il a bien dit ne pas connaître le Christ. Vous seriez tenté de les supprimer pour effacer toute trace de cet aveu. Erreur à ne surtout pas commettre.

Dans ce cas, c’est le fait de supprimer un tweet qui est un aveu. Vous attirerez l’attention sur un contenu précis. Et connaissant Twitter, quelqu’un aura vite fait de prendre votre tweet en capture d’écran. Ce « screenshoot », mixé au message Twitter signalant un « Tweet effacé » aura vite fait de vous enfoncer.

3. Des excuses peut-être ?

Dans le cas de l’apôtre Pierre, il a clairement été attrapé la main dans le sac. Il a publiquement nié connaître Jésus-Christ. Les preuves sont là, le (bad) buzz a pris. Sur Twitter, le #PierreLeTraitre et #RenieTonPoteChallenge ont pris de l’ampleur. C’est le moment d’assumer.

Dans ce cas, une courte vidéo d’excuses à insérer dans un thread (pas trop long) serait la bienvenue.

Pierre devra parler avec sincérité, accepter les reproches dont il est l’objet et ne chercher en aucun à justifier son comportement. Il faut absolument reconnaitre les torts et surtout, éviter de minimiser l’ampleur des choses.

4. Keep calm and fais-toi petit… Pierre.

Après les excuses, il y aura une vague de commentaires. Certains jugeront que ce n’est pas assez et d’autres — plus compatissants — accepteront les excuses.

Dans tous les cas, Pierre aurait tout intérêt à ne pas entrer dans une démarche de justification. Les excuses faites : laissez couler (et priez que le buzz sur Judas Iscariote qui se pend après avoir trahi Jésus, prenne vite le relais).

En attendant, Pierre devra se faire petit. Ne surtout pas supprimer le compte. Pierre devra limiter ses interactions ou simplement ne pas en avoir.

5. Et pour finir…

Un bad buzz peut salir de manière durable, l’image d’une personnalité. Il est donc important de communiquer le plus clairement possible sur les actions pour améliorer l’image de la personnalité en question.

Mais que ce soit pour le cas d’une personnalité ou d’une marque, gardez à l’esprit que les personnes qui vous suivent ne sont pas toutes bêtes. Créer de fausses occasions ou de fausses histoires contribueront tôt ou tard à vous faire sombrer à nouveau dans un bad buzz.

L’Apôtre Pierre, en 2022, aurait certainement fait face à un des bad buzz les plus mémorables de sa période. Heureusement pour lui, Twitter et compagnie n’existaient pas encore.

Ce qui n’est absolument pas le cas pour nous. Néanmoins, la prochaine fois que vous devrez gérer un bad buzz (où les preuves sont versées et qu’il n’y a aucun moyen de nier), vous savez maintenant quoi faire.

De rien.

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Auteur·e

samanthatracy

Commentaires

Sanzhie Bokally
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Pour éviter le Bad buzz, il faut autant que possible ne pas poser les actes qui y conduisent ou peuvent d'interpréter comme. Chacun voyant midi à sa porte, ça peut déraper un genre un genre