Samantha Tracy

Miss Cameroun 2016 est mince… Et puis quoi ?

Entamons le débat tout de suite. Oui, je ne suis pas camerounaise, c’est d’ailleurs pourquoi cet article est classé dans ma rubrique Clin d’œil qui regroupe les articles sur les sujets qui – à priori – ne me concernent pas mais dont je parle tout de même. Du Kongossa* 2.0 assumé.

Miss Cameroun 2016 est mince…

A l’origine de ce billet, cet article de mon confrère Fabrice, blogueur devant Dieu et devant les hommes : « Miss Cameroun 2016 n’est pas notre plus belle femme. Jamais ! ». J’ai souris en lisant le titre car l’homme semble exprimer un sentiment commun à un grand nombre de Camerounais. Sur les réseaux sociaux en tout cas.

J’ai donc voulu savoir le pourquoi et je suis tombée sur ce passage :

Mais l’affaire là me fait encore sourire, Onong. Pas que les origines de notre Miss nationale me posent un problème. Non du tout! Je me demande juste, quelles sont même réellement les critères de sélection de nos Miss au Cameroun? Parce que, je ne comprends vraiment pas que, avec toutes les belles beautés féminines, aux courbes et rondeurs généreuses dont le Cameroun regorge, et versées waaaaaaa dehors là, ce ne soit que des gos sveltes et djanga que le Comité d’Organisation (COMICA) choisit toujours comme les plus belles femmes de mon pays. Pire alors, celle de 2016.

Voilà donc tout le problème : Miss Cameroun 2016 est trop maigre mince

A lire mon confrère, il s’agirait là du principal défaut de la nouvelle reine de beauté camerounaise car il reconnait qu’elle est éloquente et plutôt jolie.

Mais maigre mince…

Julie Cheugueu Nguimfack, Miss Cameroun 2016 entourée de ses dauphines - Copyright Page officielle FB
Julie Cheugueu Nguimfack, Miss Cameroun 2016 entourée de ses dauphines – Copyright Page officielle FB

Naomie Campbell ? Non, Please…C’est plutôt Nicky ou Kimmy !

Toujours dans cet article, on souligne que : « Une certaine école a réussi à faire avaler aux Camerounaises que, les belles femmes sont forcement maigrelettes et maigrichonnes ».

Est-ce qu’on vit à la même époque ?

Il y’a belle lurette que les femmes « mince-mince » sont devenues sujets à plaisanteries. Les rares coins où il est effectivement encore bien vu de peser moins de 70kg restent surement les concours de beautés aux fameuses normes internationales.

Sinon que dehors, c’est gâté !

Les standards de la beauté ne sont plus aux formes longilignes de Naomie Campbell mais plutôt aux rondeurs – parfois exagérées – de Nicky Minaj ou de Kim Kardashian. Sortez  un peu pour voir ! Approchez, regardez!

Les rondeurs sont devenus un diktat au même niveau que l’était la maigreur il y’a une certaine époque. Là où certaines jeunes femmes devenaient anorexiques pour entrer dans les standards du beau, aujourd’hui des femmes s’injectent des produits nocifs pour enfin avoir les rondeurs tant convoitées.

C’est un cercle vicieux où finalement des jeunes femmes mettent leurs vies en danger pour répondre à des critères définis officiellement ou officieusement par la société.

Mon coup de gueule…

Oui, Miss Cameroun 2016 est mince. Et puis quoi ?

Devrait-elle s’injecter des produits douteux pour avoir le fameux embonpoint des femmes Dschangs ? Ou plutôt se mettre ce célèbre bouillon culinaire dans le derrière qui – c’est ce qui se dit – aurait des vertus grossissantes ?

Oui, Miss Cameroun 2016 est mince. Et puis quoi ?

Elle n’a pas manqué de grâce, d’éloquence, de beauté et de charme durant toute la compétition. Elle aurait été face aux plus dodu des Bobaraba* que cela n’aurait enlevé en rien sa grâce.

Oui, Miss Cameroun 2016 est mince. Et puis quoi ?

Elle va représenter le Cameroun à Miss Monde. Elle va représenter la beauté camerounaise. Elle va représenter tout un pays ! Oui, c’est sa chance.

Oui, Miss Cameroun 2016 est mince. Et puis quoi ?

Elle est pétillante, fraîche, intelligente, gracieuse, pleine d’idées et ambitieuse… Ça ne suffit donc pas ?

Julie Cheugueu Nguimfack, Miss Cameroun 2016 - Copyright Page officielle FB
Julie Cheugueu Nguimfack, Miss Cameroun 2016 – Copyright Page officielle FB

Je m’emporte !

Les critères de participation à Miss Cameroun sont disponible ICI. J’ai cherché en vain le « poids limite », je n’ai pas trouvé. On parle uniquement de la taille, entre autres critères, qui doit être de 1m68 pieds nus. Minimum.

Sauf si l’on confirme que les femmes en formes sont recalées d’office, apparemment le concours est ouvert à qui le souhaite et qui veut le faire.

Aux courageuses. A celles qui s’assument telles qu’elles sont.

Ne développons pas d’autres complexes inutiles chez nos sœurs. La société le fait déjà assez. Ce sont ces jugements de valeurs qui sont à l’origine de l’anorexie de X ou de la boulimie de Y.

Demain si  Julie Frankline Cheugueu Nguimfack optait pour prendre quelques kilogrammes, on trouvera tout de même des personnes pour critiquer.

Oui, Julie CHEUGUEU n’est peut-être pas la plus belle femme du Cameroun mais elle a eu ce courage de se présenter, de franchir les étapes une à une, de marcher la tête haute malgré les critiques, de continuer d’avancer malgré sa peur et de toucher son rêve du doigt.

Quoi d’autre ?

Miss Cameroun 2016 n’est pas parfaite.

Heureusement !

Elle n’a surement pas été créée pour être parfaite. Plutôt pour être heureuse.

Alors si la couronne est posée sur sa tête, son objectif est atteint.

Pour ceux qui s’attardent sur des détails, pardon, sautez et calez en l’air. Vous connaissez la chanson.

PS : Oui, je ne suis pas Camer mais mon Kongossa 2.0 est complètement assumé.

Dictionnaire de base:

*Kongossa : En vrai, c’est de la médisance. Mais sinon, c’est le fait de parler de ce qui ne te concerne pas.

Bobaraba : Terme nouchi (en Cote d’Ivoire) pour désigner les gros derrières.

 


Voix des jeunes : Des jeunes à la recherche de solutions pour le continent.

Prenez 48 jeunes représentant leurs établissements d’enseignement supérieur ou leur université, mettez les face à un problème de société, faites les rencontrer des spécialistes du domaine et donnez leur la parole pour qu’ils proposent des solutions pertinentes et adaptées au contexte du continent… Vous avez « Voix des jeunes ».

marche

Concours télévisé ayant pour objectif de promouvoir  le leadership chez les jeunes africains, l’idée générale est de proposer des solutions et des initiatives face aux problèmes de l’Afrique. Mais aussi d’inciter à la recherche et à l’implication personnelle pour le changement.

Lancé en 2015, Voix des Jeunes a entamé sa deuxième saison il y’a quelques semaines. Cette année encore, 16 établissements représentés par 03 de leurs meilleurs étudiants sont aux prises pour  trouver et proposer des solutions innovantes face aux problèmes du continent. A l’issue de la compétition, ces stars du changement auront proposé 32 solutions innovantes dans différents domaines. De quoi donner des idées à nos institutions de prise de décision.

Le principe…

Technologie, sport, culture, art, économie, tourisme, environnement, citoyenneté , santé, … Les thématiques sont diverses.  Les équipes en jeu doivent traiter chacune une problématique différente sur un même thème et proposer une solution à un problème récurent ainsi qu’une stratégie d’expansion dans la zone ciblée.

Le jury ;  composé d’un expert dans le domaine , d’un expert en communication et d’un expert qui jugera de la viabilité de la dite solution , aura pour mission de départager les deux équipes.

Pour préparer ces STARS DU CHANGEMENT, des bootcamps (camps de formation intensive) sont organisés afin qu’ils échangent avec des professionnels des différents secteurs mais aussi qu’ils apprennent à travailler en équipe et à aider les communautés locales.

Voix des jeunes prépare une génération de leaders impliqués à tous les niveaux.

La grande histoire d’un jeune homme…

Sobel Aziz Ngom de Social Change Factory
Sobel Aziz Ngom de Social Change Factory

On ne vous parlera que très peu de lui et sous ses allures de jeune homme tout à fait comme les autres, vous ne reconnaîtrez peut-être pas Sobel Aziz Ngom au milieu des étudiants venus des 04 coins du pays et représentant divers pays africains.

Pourtant l’homme, cité par Obama himself ;  est à l’origine du Centre de leadership Social Change Factory et du programme Voix des jeunes. Il a su, de plus , s’entourer de valeurs sûres qui l’accompagnent au quotidien.

Son parcours, peu commun ; suscite l’admiration et si jamais vous le rencontrez , c’est avec le sourire qu’il vous dira ces mots, véritable leitmotiv au quotidien :

« Si ce n’est pas toi, ce sera qui ? Si ce n’est pas maintenant, ce sera quand ? »

Voix des jeunes : Ensemble, soyons solutions !

Après le Sénégal, Voix des jeunes débarque en Guinée et en Cote d’Ivoire. Les équipes derrière ce projet sont jeunes, dynamiques et déterminées.  Elles sont à l’image des valeurs que le programme veut inculquer : Engagement, respect, rigueur, innovation…

De quoi nous faire reprendre confiance pour l’Afrique de demain.

Pour finir, ne manquez surtout pas l’émission chaque Vendredi dès 21h sur la 2Stv (au Sénégal ou sur le câble) ou retrouvez toutes les diffusions en suivant la page Facebook du programme ou mieux, découvrez les stars du changement 2016.

Pendant le bootcamp : Corvées de bois pour faire un pont
Pendant le bootcamp : Corvées de bois pour faire un pont

 Moi, Samantha Tracy, participante à voix des jeunes…

Le sujet, il faut le dire, me touche particulièrement car j’ai la chance de vivre cette formidable aventure. Du casting à la première journée meet and greet, je connaissais à peine mes co-équipiers et je découvrais les autres challengers.

Ce qui m’a marqué dès le début reste le fait que Voix des jeunes ne met pas en concurrence des équipes ou même des idées. Ce programme donne aux uns et aux autres, la possibilité de s’exprimer et d’être une force de proposition majeure. En gros, le seul adversaire, c’est nous même.

L’aventure commence à peine et les émotions sont déjà très fortes : des amitiés qui se sont créées, des rencontres hors-normes, des découvertes et déjà, des souvenirs pour toute une vie.

Pour ma part, j’ai ENFIN compris ce que c’est le fameux ESPRIT D’EQUIPE… J’ai appris à travailler avec d’autres personnes et d’autres compétences. J’ai appris qu’on a besoin les uns des autres.

Au sortir de cette magnifique aventure, je vous dirais tout ce que j’aurais vécu. Je vous parlerais de Mar, de Siga, de Thierno, de Jerry, de Lydia, de Diouly, de Mohamed, de Cherif, de Diabou, de Adja, de Khalifa, de Mame Diarra, de Awa, de Fadia, de Babel, de Arame, de Lissa, de Yann, de Cheikh, de Salamata, de Chery, de Arnaud, …Enfin, je vous parlerais de tout le monde.

Parce que ici, j’ai rencontré des reines de beautés, des danseuses, des chanteurs, de jeunes entrepreneurs, des sportifs, des révolutionnaires, des rêveurs… J’ai rencontré la jeunesse africaine et je suis sûre que vous entendrez – encore – parler d’elle.

Cette jeunesse, je vous en reparlerais...
Cette jeunesse, je vous en reparlerais…


A Dakar, la « Téranga » a déserté les rues…

Sénégal, pays de la Téranga. Dakar, capitale africaine où « le donner et le recevoir » sont érigés en règles sacro-saintes. En y arrivant, on t’apprendra que l’on invite toujours un étranger à partager son repas ou même, dans l’art du bol ; qu’il est important de partager le peu que l’on a. On te dira que l’étranger – qu’il soit blanc, noir, jaune ou vert – est le bienvenue chez toi.

Tu apprendras, avec émerveillement, que l’héritage ancestral de la TERANGA (l’hospitalité à la Sénégalaise) est la base de chaque rencontre, chaque relation, chaque histoire.
C’est cette vision là que l’on a du pays de Senghor.

Il y a bientôt une décennie que j’ai quitté mon Congo natal pour le Sénégal. Pour des raisons d’études j’y suis venue ; pour des raisons professionnelles, j’y vis et pour des raisons humaines, je l’aime.
Malheureusement, en 10 ans ; j’ai eu le temps de tirer certaines conclusions.
Allez à Saint-Louis, visitez Thies, Kolda ou même Zinguichor… Vous y trouverez sans aucun doute la douceur de l’hospitalité à la Sénégalaise.
Revenez à Dakar et vivez-y, vous comprendrez en très peu de temps qu’ici, la Téranga n’est plus qu’un vieux souvenir du Sénégal d’avant.  A Dakar, la « Téranga » a déserté les rues…

L’Etranger, ce NIAK…

La première fois qu’on m’a appelée NIAK, je n’y ai pas prêté attention. Il faut dire que dans la plupart des pays, il y a un terme plus ou moins anodin pour désigner l’étranger. Curieuse, j’ai voulu en savoir plus. Que voulait donc dire ce terme « NIAK ».

De ce que j’ai appris, à l’origine le NIAK (ñak en wolof) est une personne originaire de la forêt, qui y vit et qui n’est pas civilisée : un sauvage.

Le terme NIAK, dans son étymologie, fait donc référence aux sauvages qui tentent d’envahir les terres de personnes plus civilisés.

Cependant, il y a NIAK et NIAK…

A Dakar, le NIAK aka l’étranger, à qui le respect semble être dû de droit, reste le blanc, le toubab. Que ce soit dans les services publics ou privés, il semble que la peau blanche donne d’office un statut que le NIAK africain n’aura pas forcément.

Le problème, c’est l’autre…

Alors que j’étais dans un bus, un Monsieur d’un certain âge expliquait que la jeunesse sénégalaise s’était pervertie depuis que les “NIAK” s’étaient installés. Mieux, il insinuait que le pays se porterait mieux sans la présence de ces fameux étrangers.
Choquée, je n’ai pourtant pas relever ses insinuations. Je suis d’avis que vieillesse n’est pas toujours synonyme de sagesse.

Toujours dans le même genre, je me souviens qu’à une certaine époque, alors que je vivais avec des amies, nous avons appris que dans l’immeuble – où nous étions les seules étrangères – nous avions un tarif “spécial” pour le loyer.
Pire, le reste des locataires s’approvisionnaient en électricité via notre compteur, à notre insu. Et lorsque nous avons crié au scandale, la réponse n’a pas tardé :

Vous êtes des NIAK, vous avez de l’argent…

Malheureusement, cette phrase résume à elle seule, la façon de voir d’un grand nombre de Sénégalais. Pour certains, le fait d’être étranger en terre sénégalaise signifie que nous avons tous un papa Ministre ou une bourse étatique à 10 chiffres.

La grosse blague!

Les étudiants étrangers ont tous une histoire à raconter sur les soirées de galère où l’on s’endort en se contentant d’un bout de pain et d’un verre d’eau. Pour la plupart, ce n’est que grâce aux sacrifices consentis par nos parents que nous avons eu la chance d’étudier à l’étranger.

Avec le temps, on assiste à une déshumanisation totale de bon nombre de Dakarois. D’ailleurs, à l’origine de ce coup de gueule, la mésaventure d’un ami qui a été cambriolé au vu et au su de ses voisins et qui a dû subir l’indifférence de la police locale. Il en parle d’ailleurs ici.

Ce Sénégal Dakar qui fait peur…

Je disais au début de ce texte que j’aimais Dakar, avec ses forces et ses imperfections. Mais j’ai peur du Sénégal de demain.
Plus le temps passe et plus le Sénégalais lambda traite ses voisins africains avec un mépris que je ne m’explique pas. Les plus touchés d’entre nous sont sans aucun doute les Guinéens qui – heureusement – gèrent bon nombre des petits commerces de la capitale.

Des intellectuels dans les salles de classe aux petits commerçants dans les rues, il semblerait que le mot ait été passé pour signifier que le NIAK, c’est le problème.
Pourquoi donc?
Nous payons nos impôts, nous payons des loyers souvent très élevés et même au niveau de certains établissements scolaires, nous payons le double de ce que paient les nationaux.
Où est donc le problème ? Doit-on se justifier de vivre en terre étrangère ?

J’aime trop le Dakar que je vois au travers des yeux de grand nombre de mes amis locaux. Ce Dakar qui tend la main à l’autre et qui va puiser dans l’essence même de la Teranga pour accueillir sans aucun mépris l’étranger qui frappe à sa porte. Ce Dakar chaleureux où l’amitié et les sourires ne se vendent pas contre quelques CFA et où, finalement, chaque rencontre est une richesse.

N’oublions pas… Chacun a un “chez soi” mais le monde d’aujourd’hui est trop ouvert pour que l’on croit que nous ne deviendrons pas tous des nomades. Parce qu’après tout, pour que les choses changent, il faut que les gens bougent.

J’écris ces lignes avec le cœur lourd , avec le regard triste parce que Dakar se déshumanise. Et si seulement je pouvais dessiner à nouveau le Dakar d’avant. Celui où le “Kay lekk” (Viens manger) n’est pas qu’une simple politesse mais une vraie invitation. Celui où l’on t’accueille les bras tendus en te souhaitant la paix, rien que la paix. Diam ak Salam.
En attendant de peindre un tableau plus éclairci de la capitale du Y’en a marre, celle du mbalakh, celle du wolof et des sabars…

 Bou leune meusseu fatt, jamm, mome li fi Mame yi bayi …

N’oubliez pas, la paix c’est que les ancêtres vous ont léguée… Votre paix! Celle que vous saviez transmettre à tous ceux qui passaient chez vous. Celle qui fait que l’on aime Dakar et le Sénégal sous toutes ses facettes.

J’ai parlé.


Un destin bâclé…C’est ce dont je parle.

Un destin bâclé…C’est ce dont je parle. Mais au Congo, on risquerait de croire que je verse dans l’activisme. Heureusement, ce n’est qu’une fiction. Ou pas. Dans tous les cas, lisez silencieusement.

Il avait claqué la porte. Oui, il l’avait claquée et était parti comme une fusée. Je n’avais pas vraiment compris sa réaction mais je me gardais bien de le suivre. J’écoutais au loin ses pas qui s’éloignaient tandis que ses jurons me parvenaient clairement.

Les enfants, une fois de plus se serrèrent contre moi. Ils se demandaient silencieusement pourquoi leur père était en colère. Depuis près de deux heures, il s’égosillait dans toute la maison. Insultant au passage les personnes qui essayaient de le calmer – femme de ménage et jardinier – et balayant d’un coup de pied tout obstacle à sa marche frénétique.

– Papa est fou?

La question venait de Kimia, notre petite dernière de seulement 5ans. Le pouce dans la bouche, son regard fixe semblait dire qu’elle était convaincue qu’il l’était.

– Non ma puce. Mais qu’est-ce que tu racontes là?

Je tentais d’enlever prestement cette idée qui s’installait à présent dans l’imagination de mes enfants mais sans pour autant l’éloigner complètement de moi.
Une tension sans pareille régnait dans l’ensemble du pays. Les élections Présidentielles venaient d’avoir lieu et le décompte avait commencé un peu partout dans les régions du pays. La télévision était allumée et j’écoutais le journaliste qui annonçait de temps à autre les résultats de telle ou telle zone. Assise à même le sol dans le salon flambant neuf de notre villa du Centre-Ville de Brazzaville, mes deux enfants dans les bras; je me remémorais de cette histoire. Celle qui nous avait conduits là. A ce moment précis de nos vies.
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« Le pouvoir rend fou. Le pouvoir absolu rend absolument fou » disait un célèbre écrivain. Lequel? Vous m’excuserez mais je n’en sais rien. L’ex- villageoise devenue bourgeoise n’en sait absolument rien. Par contre je garde en tête une citation que mon époux répétait volontiers pour excuser ses gros caprices « Le pouvoir sans abus perd son charme ». Celle- là venait de Paul Valéry et d’un de ses livres que mon Henri, mon époux, affectionnait. Un peu trop.
Tout commença lorsqu’un coup d’Etat fit partir l’ex-Président en Exil. Nous étions en Juillet 1997 et la rébellion avait pris possession du Palais Présidentiel de M’Pila. Dans les rues, alors que certains se remettaient tout juste des évènements sanglants du 05 Juin 1997; d’autres prenaient possession de ce qu’ils estimaient être leur « butin de guerre ».
C’est au nom de ce même butin de guerre qu’Henri me fit faire mes bagages à la hâte. Une cuvette sur la tête, je le suivais sans poser de questions. Ce jour-là, Henri qui était un jeune enseignant de campagne et moi, quittèrent pour la première fois notre bastion au Nord du pays.

– Tu sais. A partir d’aujourd’hui nous aussi nous sommes des personnalités dans ce pays. De droit.

Il le disait fièrement dans sa langue maternelle, preuve concrète qu’il était de la même ethnie que le Président auto-proclamé. Ce qui à son avis lui donnait l’autorisation légitime d’occuper un poste à responsabilité.
Et c’est ce qui se passa ! A peine arrivés, nous rencontrâmes un de ses oncles paternels qui avait pris part à l’installation du nouveau chef de l’Etat. Le lendemain, Henri avait à sa charge un portefeuille ministériel : Ministre des Etudes Supérieures.
Dire qu’il avait tout juste le baccalauréat !
Mais comment aurais-je pu m’en préoccuper? Le logement ministériel qui nous accueilli était d’une beauté qui dépassait mes attentes et mes rêves les plus fous. Moi qui avais toujours vécu entre un champ de manioc et les corvées à la rivière du village. J’étais à présent « Madame Le Ministre ».


– Chérie…C’est pour toi.

Dit-il un jour en me tendant les contacts d’une Superbe Peugeot. 
C’est ce soir-là que je conçu notre première fille. Richie. Elle vint au monde neuf mois après dans une clinique à Londres. Quatre ans plus tard, Kimia, vit à son tour le jour dans une clinique pas très éloignée Des Champs Elysées, à Paris.
Pendant qu’à l’image de notre Président, le Général Messo, nous profitions des délices de la vie; le pays se mourrait. On entendait parler de chômage, d’épidémies, de délinquance, d’inondations. Parfois, en allumant notre grand écran, j’avais la nette impression que le pays dont parlaient les médias n’était pas celui-là même où je vivais mon conte de fée.
Cela se passa ainsi pendant près de seize ans. En effet, bien au-delà des deux mandats prévus par la constitution, notre vénérable Président le Général Messo s’était présenté pour deux autres élections qu’il avait gagnées, la main très haute. Et par très haute ici, il faut préciser qu’il frôlait de peu les 99%. D’ailleurs, dans son discours d’investiture, il avait remercié chaleureusement les « enfants du pays » qui avaient manifesté leur pleine envie de le garder à la tête du pays. Les applaudissements furent vifs et ceux des natifs du village de Son Excellence le Général Messo le furent encore plus. Comment en aurait-il été autrement? La plupart d’entre eux arboraient fièrement des titres pompeux dont ils n’avaient pas les qualifications.
Henri quant à lui, ambitieux et prompt à toutes les courbettes, réussi à atteindre la droite du « Saint-Père » et fut nommé Premier Ministre lorsque débuta le 3eme Mandat de celui-ci. Mandat illégitime qu’Henri soutenu pourtant de toutes forces.

Les fonctionnaires de l’Etat appelaient constamment à la grève, les bourses d’étudiants devenaient chose rare, les hôpitaux manquaient de matériel, les jeunes criaient au chômage et tous disaient que le Premier Ministre était encore plus fautif que ne l’était le Chef de l’Etat.


Je sortis de mes pensées lorsqu’Henri vint s’asseoir sur le fauteuil qui me faisait face. Il ôta ses chaussures en vraie peau de crocodile de chez nous et étira ses longues jambes.

– Mado, mère de mes enfants…C’est la fin! C’est la fin je te dis!

En cette soirée post-électorale, Henri ne tenait pas en place. Un peu partout dans le pays, le décompte des votes se faisait sous l’œil de la Communauté Internationale. Malgré l’entêtement du Général Messo à se présenter à un nouveau mandat, la population avait décidé de couper court à ses envies de royauté. Certains de ses plus proches collaborateurs avaient quitté le navire et avec l’opposition qui prenait le dessus pour ces élections, s’annonçait déjà le passage à la Cours Pénale Internationale pour le Général et quelques membres de son gouvernement. Dont mon époux.

– Madeleine…Mado! Je suis un homme fini! Mado, tu entends? Fini!

Je regardais mon mari avec cet air calme des femmes qui savent qu’elles doivent prendre une décision. Cependant, je ne savais ce qu’il fallait faire. Au loin, les populations se soulevaient
contre ce régime qui avait pris aux uns pour enrichir les autres. Ce régime basé sur l’appartenance à une ethnie dont moi-même je faisais partie.

– Henri…On va devoir partir. Tu sais bien que si il y’a des soulèvements, nous serons directement visés. D’autant plus que l’année universitaire a été catastrophique et que les impayés des fonctionnaires sont énorme. La population voudra que tu rendes compte. Eh oui! Les milliards longtemps détournés, il va falloir les payer.

Je me levais dans un froissement de pagne. Emmenant avec moi mes filles. En passant dans le couloir, je vis la bonne qui pliait bagages. Elle n’attendrait pas sa solde pour cette fois-ci. Et je savais que le reste de notre personnel de maison avait déjà pris la poudre d’escampette.

La Télévision qui grésillait quelque part annonçait la très probable élection du Principal rival du Général Messo dès le Premier tour. Du jamais vu! Avant même que la nouvelle ne soit officielle, les populations étaient sorties dans les rues pour manifester leur joie après 16 ans sous la coupole d’un régime dictatorial.
Qui donc disait déjà « Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir « ? Charles de Montesquieu je crois!

-Me voici soudainement savante!!

Me dis-je à moi-même, ironiquement.
Pourtant je n’avais guère tort. Ce pouvoir que mon époux et ses compères avaient pris par la force des armes revenait désormais de droit au peuple.
J’avais consenti à cet état des choses en m’en orgueillissant et en affichant ouvertement une richesse qui me parvenait au prix des nombreux sacrifices de mes concitoyens. Et, il faut le dire, n’eut été le déclin qui frappait à ma porte, je n’aurais jamais eu de compassion pour ce peuple qui était pourtant mien.

– Madame…Madame… Il y’a des gens à la porte!! Madame!

Notre femme de ménage avait, en quittant les lieux, croisé une barrière humaine à l’entrée de notre domicile. Nos gardiens avaient laissé le poste inoccupé et déjà une foule humaine s’amassait devant la maison de celui qui était à présent l’ex Premier Ministre. Je les entendais hurler depuis la fenêtre de ma chambre.

– Maman…Maman… Vient voir Papa!

Je ne sais vraiment pas à quel moment mes filles avaient quitté la chambre pour rejoindre le salon mais Richie, notre ainée, vint me tirer par un pan de mon pagne pour m’emmener au salon. Apeurée. Tremblante.

Leur père. Mon époux.
Il pendait à une poutre du salon. Le cou enserré dans la cravate dont il s’était servi pour faire un nœud coulant.
Au-dessous de lui, la chaise sur laquelle il avait pris appui avant son saut fatal était renversé.

Juste à côté, allongée sur la moquette, notre cadette Kimia regardait le corps sans vie de son père se balancer. Ses yeux innocents n’avaient pas pris conscience de la situation. Elle se retourna sur le ventre, croisa mon regard.

– Il est fou! Maman, papa est fou.

Dehors, la foule réunie devant chez nous entonna l’hymne national de notre pays. Ignorant que la mort avait frappé sous ses yeux.

« En ce jour, le Soleil se lève. Et notre Congo resplendit
Une longue nuit s’achève
Un grand bonheur a surgit… »

Note de l’auteur : Cette histoire est purement fictive. Tout fait, tout nom ou toute ressemblance ne serait que pur hasard. Ou pas.


GEEK is the new Sexy : Mesdames, prenez notes!

Aussi longtemps que je me souvienne, mon idéal masculin était un mélange entre le mécanicien macho, super viril et Usher, torse nu qui – en plus – arrivait à me faire rire à chacune de ses phrases.

Oui, à 16 ans, on est pas très exigeante.

Autant il est vrai qu’on a toutes eu notre période où nous étions fan du Mister muscles du lycée, autant il est vrai que les nouveaux tombeurs sont désormais très loin du prototype de Rambo.

Oubliez les chanteurs torses-nu, les athlètes du samedi, les acteurs aux sourires coquins… Le nouveau type de mec sexy est d’un tout autre genre : lunettes, t-shirt, basket et une passion inexpliquée pour les jeux vidéos, je vous présente le GEEK.

Le GEEK expliqué aux nulles

On imagine toutes que le GEEK est un jeune homme, portant des lunettes, ayant une phobie de l’extérieur et en relation fusionnelle avec son ordinateur. C’est presque ça.

L’Oxford American Dictionnary mentionne que le terme « GEEK » aurait des origines lointaines allemandes. Il signifierait « fou ». C’est surement de là que viendrait le sens originel (péjoratif à la base) du mot. En effet, pour beaucoup, le GEEK est une personne trop cérébrale et ayant de nombreuses connaissances dans un domaine.

Mais le GEEK actuel (Prononcez GUIK) est – selon le Petit Larousse :

Une personne passionnée par les technologies de l’Information et de la Communication. En particulier par Internet. Il est fan d’informatique, de science-fiction et de jeux vidéo. Le Geek est toujours à l’affut des nouveautés numériques.

Voilà… En gros, c’est bel et bien le type qui semble être en couple avec son ordinateur.

GEEK is the new SEXY…

Il y a encore quelques années, les femmes disaient être attirées par les hommes qui s’y connaissaient en bricolage ou en voitures. C’est révolu !

Selon une étude du site spécialisé Crucial.fr ; 53% des femmes préfèreraient être draguées par des hommes ayant des connaissances en informatique plutôt que dans l’automobile.

Voilà, c’est dit ! Messieurs, rangez vos boites à outils et sortez vos ordinateurs.

Difficile d’y croire mais les génies de l’informatique ont désormais la côte.

Il faut dire que de nombreuses séries télévisées mettent désormais en avant des Geek timides, inconscients de leur sex-appeal vis-à vis des dames et dégageant une innocence déconcertante. Et excitante.

Sheldon, Leonard, Howard et Rajesh ; les 4 physiciens de The Big Bang Theory – même si ils véhiculent amplement l’image ringarde du Geek de base – ne nous laissent pas insensibles. Personnellement, je fonds face à autant d’innocence.

Barney Stinson de « How I meet your mother », par contre, est à l’image du Geek actuel. Sexy, élégant et plutôt sûr de lui.

Enfin, le dernier et non pas le moindre ; Tony Stark dans Iron Man. On en parle ? Un génie de l’informatique, de la mécanique, beau parleur, un brin macho, drôle ET Super Héros.

What else ???

Soyons pratique, revenons au monde réel. Que celle qui dira “ non” à Mark Zuckerberg (fondateur de Facebook) ou Jack Dorsey (créateur de Twitter); me lance la première pierre.

PS: Il est évident que je parle de prendre un simple verre. Et plus si affinités.

Rapprochons-nous encore plus de la réalité… Nos Geek made in Africa. Mieux, made in “à deux pas de chez nous”.

Vous avez entendu parler de Ulrich Sossou, le “Steeve jobs” béninois? Ou Vérone Mankou, ce Geek version congolaise? Ou encore des prototypes inexploités de Geek au Sénégal où je vis?

PS : Là, je m’emporte… Je vais éviter de citer des noms.

Tout ça pour vous dire que GEEK IS THE NEW SEXY… Vous n’imaginerez jamais le pouvoir de séduction d’une souris, d’un clavier et d’un clic.

Sinon, pourquoi sortir avec un GEEK ?

Je suis gentille. Et je vous aime.

Je ne saurais donc finir sans vous donner 3 excellentes raisons de sortir avec un geek.

1 – Le Geek reste à la maison : La majorité de ses potes sont virtuels et il préfère flâner sur League of Legend plutôt que dans les bars.

2 – Métier d’avenir : qu’on ne vous mente pas. Le monde et l’Afrique se tournent vers le digital. Oubliez les « pétroliers » ! L’avenir est dans le digital. L’argent aussi.

3- Fidèle : OUI  Mesdames, les types fidèles existent encore. Sauf qu’ils se trouvent tous derrière un ordinateur. Et en plus, les Geek ne brisent pas les cœurs, ils brisent des codes de sécurité.

Je pourrais vous en donner plus mais décidément, on y passera la journée. Retenez juste que votre principale rivale sera son ORDINATEUR et qu’avec un peu d’organisation, vous pourrez partager son temps entre son mode virtuel et votre monde réel.

Pour finir…

Pour séduire un GEEK, n’essayez surtout pas de jouer les GEEKETTES (féminin non-vérifié). Soyez vous-même et criez à l’aide dès que le moindre virus est en vue. Ils se feront un plaisir de jouer les héros des temps modernes.

Bref, j’en parle avec le sourire mais je n’ai jamais été autant sérieuse. En Afrique comme ailleurs, les amoureux de l’informatique deviennent un vrai phénomène de mode.

Nouveaux sex-symbol de notre génération, la réputation des Geek est à l’image de leur domaine de prédilection : rassurante, innovante et tentante.

Cependant, faites bien attention.

L’ordinateur ne fait pas le Geek.


« Naître noir(e) et mourir métisse »

Un leitmotiv…Vous savez ce que c’est ? Pour faire simple, c’est comme un slogan, un truc qu’on se répète et auquel on croit profondément (cf Dictionnaire du à peu près)…
J’aime beaucoup le « On nous tue, on ne nous déshonore pas » made in Sénégal…C’est profond! C’est un cri du cœur.
Un peu comme le « Naître noir(e) et mourir métisse », objectif et leitmotiv de nos frères et sœurs adeptes de la Tchatcholi, du Xessal, du maquillage…Bref, de la dépigmentation quoi!
Entre ceux qui utilisent les moyens les plus absurdes qui soient (Eau de javel oh, verre pilé oh) et les « bourgeois » avec leur phrase fétiche « Je ne me dépigmente pas, j’améliore mon teint! », entre ceux qui achètent leur mixture au marché du coin et ceux qui dévalisent les pharmacies…Le combat est le même : « Naître noir(e) et mourir métisse ».

Retour sur la petite histoire d’une très vieille pratique

A la fin des années 60, des ouvriers noirs travaillant dans le domaine du textile et du caoutchouc sont constamment en contact avec l’hydroquinone, substance utilisée pour le délavage des Jeans ou comme antioxydant sur le caoutchouc. Travaillant sans protection, ils remarquent à la longue que ce produit les « blanchissait » eux aussi.

Ainsi naissait la dépigmentation qui, naturellement, se propagea très vite au sein de la communauté noire puis sur le continent africain. A cette époque déjà, le noir était une couleur qui dérangeait.

Pratiquée dans plusieurs pays africains, la dépigmentation ou éclaircissement de la peau trouve ses principaux ambassadeurs au Sénégal, en Cote d’Ivoire, en Afrique du sud et dans les deux Congo où cette pratique est devenue un sport national, toutes catégories confondues.

Qu’on l’appelle donc Tchatcholi (Cote d’Ivoire), Kopakola (Congo Brazza et RDC), Khessal (Sénégal) ; la dépigmentation est devenue quasiment normale au sein de certaines sociétés car avant, les gens s’en cachaient. Aujourd’hui, on échange les bons procédés.

Les hommes préfèrent les femmes blondes claires…

En 2013, Khardiata Pouye, jeune réalisatrice sénégalaise sortait un documentaire sur la dépigmentation au Sénégal ; « Cette couleur qui me dérange » (A suivre ICI). Dans ce film de 26mn, une dame déclarait :

« Je me sens valorisée lorsque je suis claire. Les hommes ne regardent pas les femmes noires, ils aiment les femmes claires ».

Un peu comme le fameux dicton qui veut que les hommes préfèrent les blondes. Malheureusement, elle n’est pas la seule à penser ainsi.

Je me souviens d’ailleurs d’une fête de Tabaski où une amie m’avait invitée à aller dans sa famille. Mon premier choc fut de voir la différence flagrante de teint entre ses sœurs et elle. Elles étaient toutes claires, veines presque visibles. Ma copine était noire, comme une bonne serère (Ndlr : Ethnie sénégalaise).

A peine assise autour du bol, l’ainée de ses sœurs m’avaient taquinée en disant que je ne trouverais jamais chaussure à mon pied si je restais noire.

J’avais rigolé. Poliment.

En fait, je ne sais pas si il faut rire ou pleurer, j’en suis arrivée à regarder ces faits sans trop savoir comment réagir.

Baladez-vous dans les rues de Dakar, vous verrez que la « femme noire » que chantait Senghor est désormais en voie de disparition. Partout – ou presque – vous verrez des nymphes à la couleur de peau incertaine. Black or White ? Difficile à dire.

Complexé(e)s… Non ! Bien sûr que non !

Il y’a un an, j’ai eu une dispute avec une amie parce que je lui avais clairement dit que je pensais que le fait qu’elle se dépigmente était la preuve qu’elle était mal dans sa peau, complexée par la peau blanche du colonisateur.

Elle m’avait répondu : « Quoi ? Moi, complexée ? Même pas ! Je fais ça pour moi avant tout ».

Faux.

La société, inconsciemment, nous apprend que ce qui est beau vient de l’Occident. La preuve, ouvrez vos magazines, allumez vos télévisions… Faux cheveux, standard de beauté régulée par nos sœurs d’Europe, mode occidentalisée à outrance et peau blanche.

Mieux, tournez-vous vers le Christianisme – par exemple – où toutes les représentations (à des exceptions près) ont la peau blanche.

Je ne suis pas dans le mouvement des « Bring back our Africa » et compagnie (Trop la flemme pour ça en vrai) mais la vérité est là : Nos modèles aident à créer un complexe quant à notre propre représentation du beau.

Sur nos chaines de télévisions NATIONALES, les présentatrices vedettes sont toutes dépigmentées. Ou métissées.

Nos stars de la chanson ont toutes un teint « trafiqué » par l’utilisation de produits hors prix.

Les publicités dans nos rues vantent des laits de toilette où l’égérie montre un avant/après douteux où la peau passe d’un noir cacao à un jaune poussin (Oui, j’exagère un peu ! ).

Ce que je veux dire c’est que l’Afrique même est entrain de se « laver », de se « javeliser », de se « dépigmenter »…Dans quelque temps j’ai bien peur que les rares « teints noirs » deviennent des marginaux au sein d’une société qui aura oublié que « Black is beautiful ».

Et la santé dans tout ça ?

C’est la question que j’ai posé à une amie qui dépense mensuellement des sommes faramineuses pour s’acheter des injections de glutathione afin de garder son teint de semi-porcelaine.

Inquiète donc (pour elle et pour son porte-monnaie), je lui ai demandé.

  • Moi : Et ta santé dans tout ça ?
  • Elle : Akkaaa… Si c’était aussi dangereux que ça se dit, on ne vendrait pas ça…
  • Moi ; Mais tu te dépigmentes, c’est pas sûr.
  • Elle : Je ne me dépigmente pas, j’arrange mon teint.

THE phrase.

Excusez- moi mais je ne saurais terminer ce billet sans parler de celles qui, au lieu d’assumer simplement ; nous sortent des « théories de l’amélioration de teint ». Les go sont devenues tellement forte dans leurs justifications qu’elles se croient devenues pharmaciennes.

Mes frères camerounais vous diront : « Il n’y a pas de mouiller sec ». Je traduis : Soit tu es dedans, soit tu n’es pas dedans.

Je commence même à m’emporter.

Heureusement qu’il y a des initiatives qui font sourire et qui me touche. Au Sénégal où je vis, le « black is beautifull » est promu via d’excellentes initiatives comme le Nuul Kukk ou plus récemment, la campagne #DontTouchMyMelanine de mon coup de cœur beauté, Ines LOWE.

Avant de partir…Mention toute spéciale aux avocats de la partie adverse. S’il vous plait, épargnez-nous les comparaisons du style : « Ça revient au même. Y’en a qui mettent bien des faux cheveux… ». Je connais la chanson. Par cœur.

On en reparlera.

Je disais donc au début de mon propos que nombreuses sont celles (et ceux) qui ont pour objectif de devenir métisse. Ou claire. Ou de s’en rapprocher au moins.

Vous connaissez le dicton non ? « Naître noir(e) et mourir métisse ».

Que DIEU vous aide.


Sujet : Le mariage, ce lot de consolation. Cas du couple Eto’o.

Imaginez. C’est la période des examens, avec nos systèmes d’enseignement qui se veulent tous modernes désormais.

Nous sommes au jour-j du Baccalauréat, épreuve de Français pour une série L où le livre au programme cette année aura été « Revenge Porn » de Nathalie Koah. Amadou Hampaté Bâ n’est plus qu’un vague souvenir depuis que les starlettes super-médiatisées ont toutes un livre dans les librairies.

Je disais donc, imaginez que nous soyons donc entrain de passer le Baccalauréat de français et que le sujet se dévoile enfin.

Sujet unique : Le mariage est-il un lot de consolation?

Cas du couple Eto’o.

Si vous êtes (comme moi), un accro des réseaux sociaux bleu et blanc (Oui, les deux !) ; vous n’avez pas pu manquer l’information du moment.
Non, je ne parle pas de la tuerie d’Orlando (Paix aux âmes des disparus) qui a été – assez – mise de côté dans nos fils d’actualité au profit d’une information plus locale et plus festive.
La raison ? Samuel Eto’o Fils, le Pichichi, enfant chéri du Cameroun et de l’Afrique disait enfin OUI, devant Dieu ; à Georgette, sa compagne. Après leur mariage civil célébré il y’a deux ans dans la discrétion la plus totale.
La fête aurait pu être belle mais ne pas susciter autant d’intérêt si l’affaire « Revenge porn » n’était pas encore toute fraiche dans les mémoires.
Cependant, alors que les fanatiques du Pichichi jubilent de voir que le couple Eto’o est resté soudé malgré l’affaire Eto’o- Nathalie Koah… Ce mariage délie plus d’une langue. Dont la mienne.

Thèse : Faites comme Eto’o… Trompez mais épousez !

J’ai arrêté de compter le nombre de vidéos publiées à la suite des premières photos du mariage luxueux du Couple Eto’o à Rome. Mariage béni par un représentant de l’autorité papale.
Pour parler comme mes frères Camerounais : « C’est le swag que tu veux voir ? Aucune molécule de lactose n’a été donnée ».  
Entre la foule qui suivait l’arrivée des heureux mariés à quelques pas de la cathédrale, les invités triés sur le volet et les voitures de luxe… Eto’o n’a pas fait les choses en petit.
Cependant, une ombre à ce charmant tableau… Certains hommes trompent leurs femmes et offrent des cadeaux pour se faire pardonner. Le mariage (religieux et en grandes pompes) serait-il le cadeau de Samy à Georgie ?

C’est ce que semble penser la nouvelle vague de vlogueurs (blogueurs vidéos) nés pour cette occasion. La majorité, des hommes ; prennent Georgette en exemple pour parler de la patience de la dame qui a su supporter les infidélités de son homme dont la dernière, rendue publique par Nathalie Koah via son roman « Revenge Porn ».
Sainte Georgette, pour avoir été clémente envers son homme mériterait donc d’être élevée au rang de modèle. Que dis-je! Au rang très convoité d’épouse devant Dieu et les hommes.

Le mariage serait-il donc devenu un lot de consolation ? Un prix que l’on offre à la femme qui aura accepté de continuer à vivre et à supporter les multiples tromperies de son homme ? Une femme dont le nom aura été trainé dans la boue par des femmes qui s’autoproclamaient maitresses officielles ?
Je ne jugerais pas Madame Georgette Eto’o car elle seule connaît les raisons pour lesquelles elle a supporté d’être trompée au vu et au su de tous.
Mais je ne saurais toléré que certains croient que la nouvelle condition sine qua non pour être « Madame quelqu’un » soit de laisser Monsieur faire ce qu’il veut et quand il veut, dans l’espoir qu’il prononce la phrase magique : « Veux-tu m’épouser ? ».

Anti – thèse : Tromperie de riche n’est pas tromperie de pauvre.

Nos amis ivoiriens, compatriotes de Madame Georgette Eto’o, disent souvent : « Goumin de riche n’est pas même chose que Goumin de pauvre ». Je traduis pour vous : « Le chagrin d’amour du riche n’est pas semblable au chagrin d’amour du pauvre ».
Comment Madame Eto’o a vécu les tromperies de son mari ?
Je suis prête à jurer qu’elle n’a pas eu à claquer la porte de leur somptueux appartement pour aller errer dans une rue malfamée sans le sou.
Je l’imagine plutôt sur un Yacht, verre en main à parler durant des heures à une amie… Pensant à partir mais ayant en tête l’image (oh combien rassurante) de la carte bancaire familiale et de ses enfants.
Mais bon, évitons de juger.
Ce que je veux dire c’est que quoi qu’on dise, les histoires ne sont pas pareilles et que c’est gonflé de voir autant d’hommes publier des vidéos pour rappeler aux femmes que « tromper » est génétique. Mais que si, devant la tromperie, tu restes patiente… Le mariage t’attend.
Bravo Messieurs !

Synthèse : Georgette, icône de bonté et d’amour ?! Apparemment oh.

Le mariage, quoi qu’on dise ; reste un symbole profond que l’on relie à l’amour. Cependant, c’est malsain de penser qu’être mariés change les choses.
Ce n’est pas parce qu’un homme – infidèle connu et reconnu (mais je ne parle pas d’Eto’o) – te met la bague au doigt qu’il devient un homme extraordinaire. Oh que non !
Je ne dis pas qu’il ne changera pas. Je pense simplement qu’il faut être réaliste et ne pas s’attendre à ce que les choses soient faciles.
Madame Eto’o, quoi que je puisse en dire a été d’une force d’esprit que je ne pense pas avoir. Et je pense qu’elle sait mieux que quiconque ce qu’elle fait et comment elle le fait.

A Georgette et Samuel Eto’o fils, je souhaite beaucoup de bonheur. Mais surtout qu’aucune « revenge porn », aucun Sonor ne sépare ce que Dieu a unit.

A mes frères qui croient que eux aussi vont tromper et puis feront leur demande pour que tout soit oublié… Eto’o, ce n’est pas ton camarade. Chacun ses moyens, chacun sa classe, chacun ses raisons et chacun ses contrats. Chacun sa femme.

En parlant d’ailleurs du mariage, ne serait-ce pas là ; un simple contrat ? (Mais vrai vrai, je ne parle toujours pas d’Eto’o).

Chers lecteurs, la cloche vient de signaler que j’ai épuisé mon temps. J’espère que mon correcteur sera clément. 

Pour le moment je dépose mon stylo et je range mes affaires en attendant le prochain sujet du baccalauréat de philosophie.

Organisation à l’africaine oblige, on raconte qu’il y’a déjà une fuite… Etre ou ne pas être Gay? #JeSuisOrlando après avoir été #GeorgieEto’o


RELIGIONS MONOTHÉISTES VS TRADITIONS AFRICAINES : Une question de Marketing

Dakar, quelque part au Sénégal. Un après-midi chaud comme savent l’être certaines journées au pays de la Teranga
–  Tu t’appelles comment ? M’avait-il demandé
–  Moi ? Samantha.

J’avais rencontré ce vieil homme à l’arrêt de bus et à mon accent, il avait conclut que je n’étais pas sénégalaise. La conversation s’était poursuivie.

-Samantha ? Ça veut dire quoi ?…

-Je ne sais pas trop…Mais j’ai un prénom chrétien. Deborah. C’est une femme forte de la Bible.

Voilà ! C’était dit !

Vêtue d’un pagne à l’Africaine (Et je ne parle pas de Wax), cheveux crépus mis en valeur, bracelet en bois et boucles d’oreille à l’image des femmes bantous… Il n’y avait pas plus « africaine » que moi.

Seul bémol.

Une africaine dont le seul prénom significatif avait été tiré de la Sainte Bible.

Avant que je ne continue,  sachez que l’article que vous lisez s’inscrit dans le cadre du #TBC, une sorte de mini-battle de  blogueurs sur un sujet imposé sur la page ici et voté dans le forum qui est . Je ne suis pas officiellement challenger mais je m’inscris en marge de cette compétition#Thug_Life

Le sujet imposé est donc « Religion monothéistes Vs Traditions africaines ». Affaire !!! Le genre de sujet qui vous fait perdre des amis ! Mais bon, on y va !

Touche pas à ma religion conviction

Je ne vais pas, ici, parler de ce que je ne connais  pas.  Je m’en tiendrais à la religion que je pratique : le Christianisme.

Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai été chrétienne. Ecole de dimanche, culte, prière et un amour pour la parole de Dieu que mes parents ont pris le soin de cultiver. Je suis reconnaissante. Comme beaucoup d’entre vous, j’ai grandi dans une société où nos croyances occupent une grande part et où nos cerveaux ont été conditionnés à croire…Ou à ne pas croire.

Je prie donc un Dieu que certains disent être blanc, barbu et très souriant. Parce que je m’y suis retrouvée et parce que les valeurs prônées par le Christianisme font de moi quelqu’un de meilleur.

Je reste convaincue que si j’étais née dans une famille musulmane, je parlerais de la même façon, en appelant Dieu « Allah » et en  priant sous l’anonymat d’un voile. Mais, ce n’est pas le cas.

La faute à nous- même

Mes très chers frères afro-africains  vont me sortir des théories comme quoi je mets un trait sur mes croyances pour me rallier à la cause de l’homme blanc. Toutes mes excuses mais…

La faute est à l’Afrique.

Ou plutôt aux intellectuels africains.

Oui ! Si, nous autres soi-disant égarés, nous sommes « rallier » à la religion de « l’homme blanc », veuillez, s’il-vous-plait, jeter la pierre à nos très chers intellectuels.

La tradition africaine a été vendue par ses propres enfants, au profit des rites et traditions qui allaient de pair avec les acquis de la colonisation.

Senghor disait :  « Soyez nègres avec les nègres afin de les gagner à Jésus-Christ ».

Je crois que la mission a été un plein succès. Parce que j’ai entendu parler du Christ avant de connaître Mami-Wata (Divinité des eaux dans de nombreux pays africains) . Et non, je ne m’en plains pas.

Ce que je tenais à dire c’est que les traditions et rites africains ne sont pas connus. Par ma génération du moins. Tout simplement parce que personne n’a pris la peine de me dire ce que mes traditions pouvaient m’apporter en tant qu’africaine et surtout de quelle manière elle pouvait contribuer à faire de moi une personne meilleure.

Parce que, quoi qu’en dise…C’est simplement ça la religion : Tu es bon, tu vas au Paradis. Tu es mauvais, tu finis en enfer.

Pour les détails, je ne me prononcerais pas. Je ne fais pas dans la Théologie.

Petite, j’avais une sorte de casserole avec plein de pierres à l’intérieur et une poudre blanche que ma mère devait me mettre sur le visage quand j’avais du chagrin. On disait également de moi que j’étais une « Mwana maza », une enfant des eaux et je devais me soumettre à une multitude de rites chaque fois que j’allais à la plage.

Pourquoi ? Aucune idée.

Ma mère avait reçu cette consigne de ma grand-mère qui elle aussi l’avait reçue de sa mère mais…l’explication s’était perdu quelque part dans les couloirs de la tradition orale.

Je n’ai pas TOUTES les réponses à la religion que je pratique mais un jour, j’ai fait le choix de prier celui que j’appelle Jéhovah, que d’autres appellent Allah ou que sais-je encore…Mais dès l’instant où je l’ai « rencontré », ma vie n’a plus été la même.

Je ne jetterais pas la première pierre, je n’ai pas la force pour le faire en fait , mais j’aimerais que l’Africain arrête d’accuser la soit-disant religion de l’homme blanc pour tous ses malheurs.

Les traditions africaines ne se perdent pas parce qu’un jour un « Koumé » a décidé de s’appeler Antoine…Mais plutôt parce que cet « ex » Koumé en savait plus sur l’histoire d’Antoine que sur sa propre histoire.

Tout est une question de MARKETING, d’adaptation, de COMMUNICATION…

Allez, j’ai trop parlé hein…Mais je vous invite à lire les textes des challengers du #TBC : Elsa, La Rageuse, William, Armelle, Elie et Tchoupi… et celui de Thierry qui écrit en #MargeDuTBC comme moi ;-)